Vidéo : après le Flash, que reste-t-il ?

Flash versus HTML5, le secteur vidéo est face à un dilemme sur ce choix technique, surtout depuis que le Flash a quasiment disparu. Comment passer de l'un à l'autre de façon pratique, quels choix stratégiques opérer?

C’est maintenant officiel dans le secteur de la vidéo : le Flash est mort. La plupart des éditeurs ont heureusement pu anticiper les risques de la disparition du flash en investissant dans plus de Recherche et Développement. Mais dans le cas de ceux qui sont restés attentistes, la pression se fait maintenant sentir, ajoutée à d’autres considérations liées à l’évolution des services proposés et à l’optimisation de l’expérience utilisateur.

Comment les acteurs du secteur doit-ils évoluer et par où doivent-ils commencer ? Tout d’abord, il faut garder plusieurs considérations en tête pour évoluer vers du HTML5, d’un point de vue technologique, mais aussi pratique, avec le passage d’un environnement fermé à un environnement ouvert.

Pour déplacer les contenus vers un nouveau type d’environnement, il y a plusieurs défis à surmonter mais ils sont faciles à contourner. La migration vers la vidéo HTML5 peut même avoir un impact minimal sur les revenus et les worflows si elle est bien menée. 

1. Miser sur la vitesse et la performance pour améliorer l’expérience utilisateur

L’affirmation classique de la part de nombreux professionnels du secteur est de dire que le Flash est plus lourd que l’HTML5. Mais la réalité est un peu plus complexe, et il est important de bien la saisir, car un site jugé trop lent est souvent très vite repéré par les utilisateurs et nécessite de faire évoluer le système.

Le principal avantage du format HTML5 est sa légèreté par rapport au Flash, qui contribue à créer une meilleure expérience utilisateur. Néanmoins, il y a quelques exceptions à cette règle : les fonctions JavaScript utilisées par l’HTML5 peuvent notamment alourdir un site web à cause des autres appels qu’une page web tentera d’effectuer simultanément. Des acteurs comme Google Analytics, JQuery, NewRelic, Facebook et DoubleClick multiplient les demandes de connexion en attente et sont tous en concurrence avec le lecteur vidéo HTML5.

L’autre argument en faveur du HTML5 est lié à la sécurité, car contrairement au Flash, le format met en œuvre des règles de sécurité SSL. Avant d’opter pour de l’HTML5, il convient d’évaluer la sécurité de son site web pour s’assurer que le protocole SSL s’applique de façon complète.

2. Faut-il réencoder les contenus déjà existants ?

En matière de contenu vidéo déjà existant, la question se pose de savoir quoi en faire afin qu’il fonctionne avec un lecteur HTML5. Convertir ces fichiers demande beaucoup de temps et d’argent. Si ces contenus sont intéressants, il convient en effet de les transformer dans un format HTML5. Le contenu de certains éditeurs est déjà compatible, en particulier ceux qui diffusent en streaming via les mobiles en HLS (HTTP Live Streaming). Mais dans le cas de contenus impliquant un DRM (Digital Rights Management) basé sur le Flash, comme c’est le cas d’Adobe Access, le doute n’est plus permis, il doit être traité à nouveau.

3. Les partenaires publicitaires doivent être intégrés

Les partenaires publicitaires de certains éditeurs qui monétisent leur site avec de la publicité doivent dès que possible être associés à cette transition pour la faciliter. En effet, des problèmes techniques de compatibilité peuvent survenir, ainsi qu’une érosion des recettes publicitaires ; cela peut donner lieu à des problèmes de performance d’affichage et de taux de remplissage publicitaire. C’est pourquoi il est préférable, pour l’ensemble des acteurs concernés, de collaborer pour prévenir ces difficultés.

Une autre source de problème peut venir du format d’affichage des publicités. Convertir tout l’inventaire publicitaire en HTML5, notamment les éléments interactifs ou les capacités de suivi, ne va pas nécessairement de soi : il faut investir du temps et des ressources dans les formats appropriés, et il peut y avoir des conséquences en termes de coût, comme l’obligation de couper certaines publicités dont la valeur est impossible à démontrer.