TCF V2 : les éditeurs français ont fini par s'y mettre

TCF V2 : les éditeurs français ont fini par s'y mettre 71% des sites du top 100 français ont adopté la V2 du framework de transmission du consentement au 24 août, contre 53% 10 jours plus tôt.

Les vacances des régies médias françaises ont été studieuses. Alors qu'à peine 10 sites du top 100 de l'ACPM avaient fait la bascule vers la V2 du framework de transmission de consentement, le TCF, fin juillet, ils sont 71 à l'avoir fait le 24 août, selon le directeur général adjoint de l'alliance média Gravity, Edouard Letort. Le dirigeant note une forte accélération au cours des derniers jours puisqu'ils n'étaient encore que 53 à avoir fait la bascule le 15 août, date charnière, puisqu'il n'est depuis ce jour plus possible pour un éditeur de collecter de nouveaux consentements avec la V1.

Les retardataires, parmi lesquels on retrouve les sites du groupe Prisma Media, Le Parisien, L'Equipe, Boursorama et Se Loger, ont néanmoins le temps de voir venir. Il leur est toujours possible de continuer à transmettre les consentements récoltés avec la V1 avant le 15 août et ce jusqu'au 30 septembre. "A part Google, qui n'a jamais peur de prendre des décisions abruptes, je doute que les adtech se coupent des signaux V1 du jour au lendemain", confie le fondateur de Didomi, Romain Gauthier. Le spécialiste de la gestion des préférences utilisateurs estime donc que les adtech ne durciront vraiment le ton qu'à partir d'octobre. Mais rares sont ceux qui attendront jusque-là. L'Equipe et Se Loger sont, selon nos informations, en train de déployer la V2. "Ceux qui n'ont pas encore franchi le pas le feront dans les jours à venir", confirme Romain Gauthier. Près de 40% des éditeurs qui utilisent sa solution ont sauté le pas. "La bascule s'est bien amorcée au sein du top 100, les petits éditeurs vont moins vite", justifie Romain Gauthier.

Annoncée le 21 août 2019, cette deuxième version du TCF est opérationnelle depuis avril 2020. La phase de transition devait initialement se terminer le 30 juin, mais le coronavirus est passé par là. Et les éditeurs français ont obtenu de l'IAB Europe un report de la date de support de la V1 jusqu'au 15 août. Cette nouvelle version a été pensée par les sections nationales de l'IAB et les principales adtech du secteur pour apporter plus de transparence et de liberté aux internautes quant au choix de traitement de leurs données. Le nombre de finalités pour le traitement des données est notamment passé de cinq à douze, pour plus de granularité. Un support flexible de l'intérêt légitime permet également aux utilisateurs d'exercer plus facilement leur droit d'opposition. Les éditeurs gagnent, eux, en contrôle puisqu'ils peuvent désormais faire varier les finalités autorisées selon les fournisseurs.

Les éditeurs ne sont pas les seuls à opérer la bascule, à en croire Romain Gauthier. C'est aussi le cas de plus en plus d'annonceurs. "C'est l'effet Google, analyse le dirigeant de Didomi. Ils ne s'y intéressaient pas jusqu'à ce que le géant de la publicité leur envoie des avertissements les enjoignant à respecter ses critères en matière de collecte du consentement." Les utilisateurs de la suite Google Ads reçoivent en effet depuis la deuxième quinzaine de juillet des avertissements en ce sens. Google, qui estimait que la V1 du TCF n'était pas conforme à ses exigences, a intégré cette V2 au début de l'été. Le groupe évangélise donc ses partenaires pour qu'ils fassent de même. Pour les régies qui ont recours à sa technologie de monétisation, Google Ad Manager, cela annonce de sérieuses complications. Google a, en effet, averti que si ces dernières ne récoltaient pas le consentement à la finalité 1 "stocker et/ou accéder à des informations sur un appareil", il ne diffuserait aucune publicité. De quoi sans doute mettre à mal les revenus de la plupart des éditeurs à partir de 2021