Monétisation : Quand les navigateurs offrent une alternative aux éditeurs à l'ère cookieless

Alors qu'ils étaient déjà sous pression depuis l'annonce de Google concernant la suppression des cookies tiers sur son navigateur Chrome (prévue d'ici 2022), les éditeurs, perçoivent un avant-goût de l'ère cookieless depuis le 31 mars, date butoire de mise en conformité aux dernières recommandation de la CNIL en matière de recueil du consentement.

L’heure est venue pour les éditeurs de chercher des moyens efficaces de maintenir le niveau de leurs revenus publicitaires dans un monde sans cookie, et les navigateurs pourraient bien leur offrir des opportunités en ce sens…

Navigateurs : nouveaux ennemis ou futurs partenaires des éditeurs ?

Depuis le 25 mai 2018, date de mise en application du RGPD, les navigateurs jouent un rôle majeur dans le renforcement de la protection des données personnelles. Dans le cadre de la mise en conformité des éditeurs avec la nouvelle réglementation et les dernières recommandations de la CNIL (31 mars), dédiés à offrir plus de contrôle aux internautes sur l’utilisation de leurs données, les navigateurs sont en effet devenus les supports d’affichage quasi-exclusifs des bannières de consentement mises en place par le biais des CMP (Consent Management Platform). En outre, bien que l’objectif du blocage des cookies tiers par les navigateurs soit controversé, il est indéniable qu’ils ont amorcé une transformation inédite du marché vers un web plus respectueux de l’utilisateur. Malgré la perte de revenus inéluctable qu’implique ces bouleversements, les éditeurs doivent créer plus de proximité avec ces acteurs afin de trouver comment tirer parti de leur collaboration, non seulement pour répondre aux besoins des utilisateurs en matière de confidentialité et respecter la loi, mais surtout pour sauvegarder leur modèle économique dans un écosystème sans cookie tiers qui place l’utilisateur au centre des échanges.

Miser sur la qualité de l’expérience utilisateur avec les web push notifications

Basé sur la vente d’espaces publicitaires, le modèle économique des éditeurs dépend en grande partie de la qualité du contenu qui permet l’acquisition et la fidélisation d’une audience qualifiée mais aussi de l’expérience utilisateur. Un constat que l’industrie a eu l’occasion de faire il y a plus de 5 ans lors de la montée de l’ad blocking engendrée à la fois par la multiplication de formats publicitaires intrusifs interrompant l’internaute dans sa navigation, mais aussi par l’encombrement publicitaire lié au trop grand nombre d’emplacements publicitaires présents sur les pages web. Parmi les solutions envisagées par le marché pour résoudre le problème, on retrouve les formats natifs (texte+image, vidéo, etc), bien connus de l’industrie. Toutefois, des technologies plus avancées telles que les web push notifications ont peu à peu fait leur apparition avec pour particularité de s’appuyer sur les navigateurs pour diffuser de la publicité dite on-screen sans occuper d’espace et donc sans perturber la lecture et la navigation de l’internaute. Résultat : ces notifications qui par design nécessitent le recueil préalable de l’internaute, ne sont pas tributaires des cookies tiers ou de l’ad blocking. Elles enregistrent une moyenne de taux de clics de 5% contre 0,08% pour les emplacements publicitaires on-site classiques. Alors que les navigateurs sont aujourd’hui une source de préoccupation majeure pour l’industrie, il semblerait qu’ils soient également pour les éditeurs une solution à la fin des cookies tiers qu’ils ont eux-mêmes initié.