L'UE veut empêcher les opérateurs mobiles de bloquer Skype


Les opérateurs mobiles qui empêchent leurs abonnés d'accéder à des services de VoIP, bien moins chers que les leurs, sont sur le gril en Europe comme aux Etats-Unis.

A l'heure où le ministère américain de la Justice essaie de contraindre les opérateurs mobiles à ne pas exclure les services de VoIP de leurs réseaux, l'Europe semble prendre le même chemin. Skype a appelé jeudi 16 juillet l'Union européenne à s'assurer que les opérateurs mobiles du continent n'empêchaient pas leurs abonnés d'utiliser leurs téléphones pour passer des appels beaucoup moins chers en VoIP.

La semaine dernière, la commissaire européenne aux télécoms Viviane Reding a ainsi prévenu T-Mobile, filiale de Deutsche Telekom, qu'elle ne tolérerait pas de pratiques discriminatoires destinées à empêcher les fournisseurs de VoIP de se développer sur le marché mobile. La régulation sur le roaming, qui vient d'entrer en application, l'interdit d'ailleurs spécifiquement.

Les lois antitrust européennes interdisent également ces conduites d'exclusion portant préjudice à la concurrence. La commissaire à la concurrence, Neelie Kroes, a donc récemment annoncé qu'elle surveillait le comportement des opérateurs mobiles en la matière depuis le début de l'année 2008.

Skype considère pour sa part que limiter l'accès aux services Internet se révélera aussi contre-productif pour les opérateurs mobiles que l'avait été la stratégie d'AOL de limiter l'accès Internet de ses abonnés au début des années 1990. Après un relatif succès dans un premier temps, les clients du FAI s'étaient tournés en masse vers la concurrence.