Bouygues s'oppose de nouveau à l'arrivée de Free dans la 3G
Le PDG de Bouygues est toujours hostile à une concurrence de Free sur la 3G, qui pourrait selon conduitre à 30 000 pertes d'emplois chez les opérateurs.
Martin Bouygues a réitéré son opposition à l'attribution d'une quatrième licence de téléphonie mobile. Dans une interview aux "Echos", le PDG du groupe Bouygues a mis en garde le gouvernement contre l'arrivée d'un nouvel entrant qui ferait de "l'ultra low cost". "A terme, une guerre des prix peut provoquer de 10 000 à 30 000 pertes d'emplois chez les opérateurs", menace-t-il, estimant que le gouvernement prendrait "une lourde responsabilité".
Il assure par ailleurs qu'il est impossible de "déployer un réseau 3G pour un milliard d'euros, comme l'affirme Free". Ce n'est pas la première fois que Martin Bouygues se montre sceptique sur les intentions de Free. Fin août, il avait déclaré avoir "du mal à comprendre comment avec un milliard d'euros Iliad va pouvoir déployer un réseau de troisième génération alors que nous investirons 850 millions d'euros rien que cette année".
A l'inverse, le président de l'Arcep - l'autorité de régulation des télécoms – est très favorable à l'arrivée d'un quatrième opérateur. "En ces temps de crise où l'on encourage l'investissement privé, pourquoi laisser les fréquences de la quatrième licence en jachère ?", s'interroge Paul Champsaur dans le magazine "Challenges". Il critique l'existence d'un "oligopole serré" constitué par les opérateurs actuels, qui seraient "protégés de l'intrusion d'opérateurs fixes par la nécessité d'obtenir des fréquences, rares et chères".
L'Arcep avait rejeté il y a un an la candidature de Free, qui demandait un étalement du paiement des 619 millions d'euros demandés (lire l'article L'Arcep refuse la candidature de Free à la licence mobile 3G, du 11/10/2007). Un nouvel appel à candidature pourrait avoir lieu au premier trimestre 2009, avait indiqué l'Arcep.