Réaffectation du spectre 2G en 4G : l'Arcep entendra les opérateurs jeudi

Réaffectation du spectre 2G en 4G : l'Arcep entendra les opérateurs jeudi Bouygues Telecom souhaite convertir à la 4G ses fréquences en 1800 MHz, mais ses rivaux crient à la distorsion de concurrence.

Après une première audition durant l'été 2012, l'Arcep recevra à nouveau les opérateurs ce jeudi 7 février sur la question de l'utilisation de la bande de fréquences 1800 MHz, actuellement affectée à la 2G et que Bouygues Telecom souhaite employer en 4G. Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free ont déboursé 3,5 milliards d'euros pour acquérir des licences pour les fréquences en 2,6 GHz et 800 MHz sur lesquelles faire passer de la 4G. Mais comme il est beaucoup plus rapide et moins cher de déployer la 4G sur la bande des 1800 MHz, Bouygues Telecom essaie d'obtenir le droit d'y convertir une partie de ses antennes (lire l'article 4G : Bouygues Telecom pense pouvoir doubler SFR et Orange via ses antennes 1800 MHz, du 17/12/2012).

Pour leur part, SFR et Orange ne peuvent faire de même : ils possèdent moins d'antennes 1800 MHz et doivent les laisser en 2G en raison du nombre important de leurs abonnés n'utilisant que la 2G. Pour inciter l'autorité des télécoms à ne pas trancher en faveur de Bouygues Telecom, deux opérateurs se sont lancés dans un chantage à l'emploi, SFR chiffrant à 5000 le nombre de postes menacés  dans son groupe et chez ses sous-traitants, tandis que Free évoque pour sa part 2500 pertes d'emplois possibles (lire l'article 4G : Free estime que Bouygues pourrait détruire 2 500 emplois, du 24/01/2013).

"Le gouvernement ne se laissera pas dicter ses choix par du chantage à l'emploi, cette manière de jouer avec l'emploi est inacceptable pour moi", avait alors répondu Fleur Pellerin, ministre déléguée à l'Economie numérique. L'Arcep, qui doit se prononcer avant la fin mars, pourrait bien, si elle donne raison à Bouygues Telecom, attribuer également quelques fréquences 1800 MHz à Free Mobile afin de ne pas défavoriser le nouvel entrant, qui ne dispose pas de fréquences basses à 800 MHz.