L’iPhone 5s mesurera votre santé

En dévoilant son nouvel iPhone 5s mardi 10 septembre 2013, Apple a surpris certains observateurs en y intégrant des fonctionnalités de mesure des comportements de l’utilisateur. Quand Apple met un pied dans le domaine de la m-santé.

De l’iPhone 5s, nul besoin de revenir ici ni sur les nouveaux coloris, la fameuse identification par empreintes digitales, ni même les prix : permettez-moi d’isoler une fonctionnalité, rapidement présentée par Phil Schiller, le directeur marketing : ce qu’il appelle lui-même « un coprocesseur de mouvement », ou Motion coprocessor by Shakespeare.

Ce coprocesseur, de son vrai nom le M7, travaille étroitement avec le « vrai » processeur de l’iPhone (le A7) pour, en continu, analyser les informations remontant des différents capteurs de l’iPhone, à savoir l’accéléromètre, le gyroscope et le compas. En analysant en continu ces informations, l’iPhone 5 est capable de relater avec précision les mouvements, et les comportements de l’utilisateur, intégrant de fait un nouvel acteur – et quel acteur ! – dans le marché grandissant du Quantified Self.
Le mouvement du Quantified Self regroupe toutes les initiatives visant à permettre à l’utilisateur de noter, mesurer son quotidien, notamment par le biais de trackers d’activités tels que le Fitbit Flex, le Jawbone UP ou encore le français Withings. Apple s’invite donc dans la danse, en permettant aux développeurs d’applications de (potentiellement) remonter ces mêmes données… en se basant uniquement sur l’iPhone des utilisateurs, grâce à de nouvelles interfaces de programmation. Car oui, Apple ne se contente pas non de mesurer : il fournit les API pour utiliser ces mesures facilement au sein de programmes spécifiques.

Un nouveau monde s'ouvre ...

Bien sûr, cela n’est pas nouveau : Samsung a, par exemple, déjà intégré ce genre de technologie dans son dernier Galaxy S4, sans forcément avoir provoqué un bouleversement de fond du marché ; il faut dire que ce service état uniquement lié à l'utilisation d'une application propriétaire (SHealth) qui restait malheureusement trop sommaire pour être réellement efficace.
Avant de s'enthousiasmer de trop pour cette nouvelle fonctionnalité proposée par Apple, il faudra également voir si l’analyse des mouvements de la part d’un iPhone (une fois dans la poche, une fois dans le sac, une autre fois à l’oreille - et pas forcément toujours sur soi) est aussi précise qu’un objet connecté dédié. Même si, au cours de sa présentation, Apple a déjà indiqué que le système apprendrait et deviendrait très performant … s’adaptant à chaque utilisateur.

Cette annonce est en tout cas une excellente nouvelle pour le marché de la santé et du bien être au digital : l’apprentissage des gros acteurs industriels a été extrêmement rapide dans ce domaine, et l’intégration « en série » dans les nouveaux smartphones confirme, si besoin, l’extraordinaire potentiel des services de santé digitaux.
Apple au service de notre santé ? En tout cas, le nouvel iPhone nous permettra de disposer de nouvelles données nous aidant à mieux comprendre nos comportements, et donc, potentiellement, de nous permettre d'améliorer notre bien être et notre santé.
Churchill déclarait :"Une pomme chaque matin éloigne le médecin, à condition de bien viser".
Gardez la Pomme sur vous, maintenant ce sera mieux.