Les télécoms américains souhaitent taxer les géants du Web

Les télécoms américains souhaitent taxer les géants du Web Pour pallier la saturation des réseaux, les opérateurs dépensent des fortunes dans leurs infrastructures. Ils réclament une compensation aux plus grands acteurs du Web.

Face au trafic énorme engendré sur les plus célèbres sites de la toile, aux Etats-Unis, (Netflix, Facebook, Google...), les opérateurs sont obligés d'investir pour maintenir la qualité du réseau, relève "Les Echos". Et à l'instar de certains de leurs alter-ego français, les télécoms américains sont bien décidés à inverser la tendance, en taxant les géants en échange d'un trafic plus rapide.

Un procès vient de s'ouvrir à la Cour d'appel du district de Columbia. Verizon, fournisseur d'accès à Internet, réclame la possibilité d'offrir une meilleure qualité de trafic à certains sites, et d'en ralentir d'autres. L'Agence nationale de régulation des télécoms (FCC) s'y oppose, arguant du principe de la "neutralité du Net", et de la non-discrimination. Géants du net et petites start-up doivent bénéficier de la même qualité de trafic, estime-t-elle.

En cas de victoire de Verizon, et si les fournisseurs d'accès commencent à réclamer des taxes aux acteurs du Web, "cela augmentera les barrières à l'entrée pour de nouveaux services", a prévenu la FCC. "Le prochain Google ou Facebook pourrait ne jamais voir le jour." Les start-up auront encore plus de mal à se faire une place tandis que les géants du Web assiéront leur suprématie en achetant un trafic plus rapide.

Des accords discrets sont en fait déjà signés entre les télécoms américains et les géants du Net, qui versent une rémunération en échange d'un trafic "optimisé". Selon le "Wall Street Journal", l'opérateur Comcast touche à hauteur de 25 à 30 millions de dollars chaque année, soit moins de 0,1% de son chiffre d'affaires. Time Warner Cable en tire également quelques dizaines de millions de dollars. Pas encore de quoi rembourser les opérateurs de leurs investissements. Selon John Schanz, président de Comcast, le trafic Internet de l'opérateur croît de 55% chaque année, l'obligeant à doubler sa capacité tous les 18 à 24 mois.