La réalité virtuelle est bien réelle pour les fournisseurs de connectivité

Les technologies developpées aujourd'hui permettent de consommer la vidéo en ligne sous forme d'expérience riche, à la demande et au travers de plateformes variées. Quels enjeux pour les réseaux ?

La consommation de contenus vidéo joue un rôle important dans la croissance exponentielle du trafic Internet. Les modes de consommation de ces contenus a clairement évolué. Alors que les émissions télévisées avaient la part belle, on est aujourd’hui davantage dans la mise à disposition (et consommation) de contenus « individuels » et « à la demande ».

Aujourd’hui, ce ne sont encore que les prémices, les technologies permettant aux organismes de radiodiffusion de proposer des expériences plus riches au travers de plateformes variées.

Le développement d'expériences immersives, comme la réalité virtuelle (RV), constitue l'une des évolutions naturelles. Associée à la science-fiction dans les années 1950, la RV fait son grand retour. Dans la même veine que Virtual Boy lancé par Nintendo, d’autres jeux, tels Oculus Rift et Project Morpheus, ont contribué à la démocratisation de la RV. Selon un rapport de CCS Insight, les produits de réalité virtuelle et de réalité augmentée représenteront d'ici 2018 un marché de 4 milliards de dollars. Les ventes, qui sont aujourd’hui de l’ordre de 2,2 millions d’appareils, sont estimées à 20 millions dans les trois prochaines années.

Sans surprise, la réalité virtuelle est un concept qui passionne. L’immersion dans un monde virtuel en 3D, que ce soit dans un film, dans un jeu, voire dans un autre lieu du « monde réel », représente un scénario classique de la rencontre entre l'homme et la machine. Dans l'univers des jeux vidéo, la RV implique que les joueurs puissent s'immerger complètement et s'identifier intimement aux personnages qu'ils contrôlent, qu'il s'agisse d'un soldat de Call of Duty, d'un footballer de la FIFA ou d'un conducteur dans Need for Speed Rivals.

Bien maîtrisée, la réalité virtuelle crée des expériences  exceptionnelles. Certaines marques se sont déjà emparées de cette technologie. Topshop en est un parfait exemple. Le magasin de prêt-à-porter a collaboré avec une agence 3D à l'occasion de la Fashion Week de Londres afin de permettre aux adeptes de la marque de « vivre » un défilé virtuel comme s'ils étaient physiquement installés au premier rang, devant le podium.

Autre exemple : Red Bull lance l'an prochain une chaîne de télévision qui diffusera en temps réel les évènements sportifs, musicaux et de divertissements tout en optimisant l'expérience télévisuelle des consommateurs. La particularité de cette chaine consiste à intégrer des éléments de réalité virtuelle et des expériences 360° aux contenus. Mettre un casque qui vous transporte auprès votre groupe de musique préféré en plein concert et en live a toutes les chances de devenir possible, très prochainement…

Pour démocratiser cette expérience virtuelle et faire en sorte qu’elle devienne réalité pour les consommateurs, une diffusion vidéo de haute qualité ainsi qu’une connexion fiable sont indispensables. En d'autres termes, les fournisseurs doivent disposer de réseaux intelligents, robustes et rapides pour répondre aux nouveaux besoins. Dans le cadre de la RV, une connexion hachée ou des temps de talence peuvent réellement nuire à l'expérience, voire la compromettre totalement – allant jusqu'à désorienter l'utilisateur et provoquer des nausées.

Alors que la réalité virtuelle et d'autres technologies immersives commencent à être diffusées auprès du grand public, la prochaine évolution sera tout naturellement mobile. L'actuelle connexion 4G des terminaux ne peut pas prendre en charge le niveau de connectivité nécessaire à cette évolution de la réalité virtuelle. Des réseaux plus évolués seront indispensables pour assurer la haute qualité exigée par les expériences immersives.

Avec ces technologies émergentes, qui ne se sont désormais plus du futur hypothétique, mais bel et bien déjà présente, il est essentiel que la connectivité soit compatible, en vue d’offrir une une expérience utilisateur fluide.

En termes de capacité de flux, la RV est un véritable défi pour les fournisseurs de réseaux internationaux mais également une opportunité.

Les analystes s’accordent à dire que l'Europe devrait être le plus vaste banc d'essai de ces technologies, dont le succès dépendra dans une large mesure de la connectivité. Si cela commence par l’Europe, c’est l’ensemble du monde qui sera bientôt concerné. Ce n’est donc pas uniquement un défi européen, mais bel et bien l’ensemble des fournisseurs mondiaux qui doivent se préparer à assumer l’impact de cette technologie dans l’ensemble des régions.

Il ne fait aucun doute que la pression exercée sur les fournisseurs de connectivité mondiaux n'a jamais été aussi forte par le passé. Dans le même temps, il ne faut pas sous -estimer la sophistication de l'infrastructure qui nous permet d’être, tous, connectés aujourd’hui.

Des investissements colossaux ont été réalisés afin de construire des réseaux suffisamment évolués pour absorber différents facteurs, dont la croissance de la population. Ces réseaux sont suffisamment sophistiqués pour disposer des capacités qui permettront d’amener la RV jusque dans les maisons et communautés du globe. La priorité aujourd'hui consiste à définir les contraintes pour les réseaux de ce trafic enrichi, et à s'assurer que la capacité des réseaux sera suffisamment importante pour offrir aux consommateurs l'expérience attendue.