Cinéma : la bande magnétique laisse place à la bande-passante

Comment assurer la diffusion simultanée de films venus du monde entier dans les salles de cinéma d'une seule ville ? L'édition 2020 de la Berlinale, qui s'est terminée le 1er mars, a dû traiter cette question quotidiennement durant quinze jours.

Face à un foisonnement cinématographique planétaire, les festivals internationaux de cinéma font face à des contraintes logistiques de taille. Dans ce contexte, l'innovation technologique doit désormais apporter une réponse à la hauteur de ces enjeux. C'est pourquoi, afin de pallier ces contraintes et faire en sorte qu’Hollywood, Cannes, Venise ou Berlin ne soient à quelques encablures l’une de l’autre, il suffit de troquer la bobine de film traditionnelle contre le développement d’une infrastructure réseau agile.

Le réseau, nerf de la guerre 

Au cours de la dernière décennie, l'industrie du film numérique s’est transformée. Depuis l'approvisionnement des premières connexions pour la diffusion de films et d'événements internationaux tels que des cérémonies de remise de prix, l’accès au réseau s’est en effet considérablement développé. La fourniture d’un réseau pour le cinéma numérique revêt donc d’un enjeu essentiel, car des services numériques de haute qualité et une infrastructure de réseau efficace font partie intégrante de l'activité cinématographique actuelle. Ainsi, la majorité des productions présentées à la Berlinale 2020 sont distribuées et projetées numériquement.

Le transport de la bande magnétique par avion laisse alors place au téléchargement de centaines de gigabit de paquets de données vers le data centre avoisinant le lieu où se tient le festival, via un accès Internet de très haut débit et sécurisé. L’objectif est simple mais néanmoins ambitieux : connecter et retransmettre dans les dizaines de salles de cinéma réparties dans la ville hôte du festival. Mais pour ce faire, seul, le réseau ne suffit pas. Des services ingénieux de transport vidéo et de connectivité, opérant une transition fluide du stockage des films vers les supports de diffusion de contenus numériques sont donc nécessaires. Ces solutions nécessitent les services réseau, de data centres et d’IT suffisants pour relever les défis techniques présentés par un tel niveau numérisation.

Quels avantages pour les organisateurs de festivals de cinéma ?

Pour répondre à ces défis, des solutions réseau à la demande et agiles proposées par des fournisseurs spécialisés sont indispensables. D’une part, car le transfert et la retransmission massive de films numériques s’avèrent très coûteux pour les organisateurs. C’est pourquoi ces derniers doivent maîtriser leur réseau en temps réel. Autrement dit, via un service à la demande, qui permet d’adapter leurs besoins en bande passante à chaque minute et ainsi de limiter les coûts.

Ensuite, la migration vers le cloud, adopté par de nombreuses entreprises aujourd’hui, n’est pas sans risque sans l’encadrement approprié. En effet, le recours à des connexions Internet bridant les performances et augmentant les risques de sécurité est fréquent, et présentent autant de risques inacceptables pour les festivals. C’est pourquoi des solutions d’accès au cloud sécurisées, fiables, transparentes et entièrement contrôlables permettent d’éviter les piratages ou erreurs humaines, et de diffuser le bon film au bon endroit et au bon moment.

Enfin, le besoin en très haut débit est primordial. Cette bande passante est nécessaire pour permettre la transmission simultanée de 5 à 10 films. Le bon déroulement de ce transfert passe par la mise en place d’une liaison Ethernet managée, qui diffuse le contenu numérique vers les serveurs installés dans chaque salle de cinéma. Une pratique plus performante que le simple recours à une connexion Internet publique, car elle offre notamment une latence plus courte, une plus grande résilience et un niveau de sécurité plus élevé.

Gain de temps pour les festivals et les sociétés post-production

In fine, la plus-value que permet déploiement de ces solutions est le temps. En effet, face à la numérisation des projections cinématographiques, les sociétés de post-production sont toujours plus enclines à solliciter l’équipe technique des festivals pour qu’elles téléchargent leurs productions. Mais il s’agit d’une charge de travail trop importante en raison de tous les différents systèmes impliqués. Cela requiert en effet de télécharger les films des différents studios, puis de les télécharger à nouveau sur leurs propres systèmes.

En ayant recours à ces services réseaux, les organisateurs de festivals gagnent ainsi un temps précieux en cas de problème technique avec un film, puisque ce dernier peut être retransmis d’un point à l’autre du réseau très rapidement. Ce gain de temps est également un avantage majeur pour les studios car il leur donne davantage de temps pour travailler sur les œuvres.

De tels systèmes sont faciles à utiliser, et conviennent aux petites entreprises de post-production, à condition qu'elles disposent d’une bande passante suffisante. Car pour chaque festival ou tout autre événement international, une connectivité minimum est imposée. En dessous, autant expédier une bobine par courrier classique… ou par pigeon voyageur !