5 bonnes raisons pour les entreprises d'investir la région Asie-Pacifique

La Chine, grande exportatrice, est également un marché très convoité par les entreprises européennes, et toute l'Asie-Pacifique représente un marché intéressant, économiquement et technologiquement.

1.      Un marché très peuplé en pleine croissance

La région Asie-Pacifique compte 4,3 milliards d’habitants, soit 60% de la population mondiale. Avec 1,4 milliard d’habitants, la Chine est non seulement le pays le plus peuplé du monde, mais également la deuxième économie mondiale, et elle est en pleine croissance. La population chinoise voit son niveau de vie s’élever et, d’ici 2030, les prévisions disent que la classe moyenne chinoise, qui est la plus importante au monde, représentera un quart de la consommation mondiale.

Toute l’Asie-Pacifique est un marché à fort potentiel. La zone d’Asie du Sud-Est est particulièrement intéressante, avec un PIB de 3 080 milliards de dollars US en 2020, en forte hausse par rapport aux années précédentes. Les prévisions voient cette région devenir la quatrième plus grande économie mondiale d’ici 2030.

2.      Une population technophile

Depuis de longues années, la technologie fait partie intégrante de la vie des habitants d’Asie-Pacifique. Les Japonais et les Sud-Coréens en particulier sont réputés pour leur innovation et leur usage généralisé des technologies modernes. La région d’Asie du Sud-Est est le marché Internet connaissant la plus grande croissance au monde avec 125 000 nouveaux utilisateurs chaque jour.  La Chine est certainement devenue le pays le plus technophile, la majorité des ventes e-commerce mondiales y étant réalisées. Près des deux-tiers de la population (près d’un milliard de personnes) utilisent un smartphone et plus d’un tiers règle ses achats par WeChat Pay ou Alipay, les principales plateformes de paiement en ligne dans le pays. Un rapport du Forum économique mondial place la Chine à la première place du classement mondial de la compétitivité numérique, avec une large avance (l’Indonésie fait également partie du Top 10). Son caractère technophile est un facteur important du développement économique du pays.

Le gouvernement a pour volonté de réaliser la numérisation de l’industrie chinoise, avec son plan « Made in China 2025 » qui vise à la moderniser et à la rendre plus résiliente. Dans le sud du pays, dans la région de Guiyang (贵阳), par exemple, plus de 85% des usines locales utilisent les technologies cloud.

3.      Le plus grand réseau 5G au monde

Tout développement technologique repose sur une infrastructure numérique. Les connexions doivent être rapides, stables, et de bonne qualité. Si l’Europe est un des leaders du développement de la 5G, c’est loin d’être le cas dans son déploiement. Si les tendances se confirment, la 5G représentera seulement 35% des réseaux utilisés en Europe d’ici 2026.

Les entreprises chinoises sont loin de ces préoccupations, avec 1 425 000 stations 5G réparties dans tout le pays, soit 70% des stations déployées dans le monde. Même au sommet du Mont Everest, les randonneurs jouissent d’une connexion 5G ininterrompue, grâce à la station la plus haute du monde placée à 8 848 mètres par China Telecom. La station la plus basse est également en Chine, dans une mine de charbon de Xinyuan dans la province de Shanxi, à 534 mètres sous la surface de la Terre.

L’industrie locale est la première à bénéficier de cette infrastructure 5G, car elle constitue la base de la construction d’usines intelligentes entièrement numériques et de plus en plus automatisées. Par exemple, 100 projets concrets sont déjà planifiés, et 1000 autres vont suivre.

L’extension de la 5G se poursuit en Chine, avec des objectifs de couverture fixés à l’horizon 2023. 560 millions d’habitants devraient accéder au réseau 5G. D’autre part, le gouvernement chinois a décidé d’investir 4 800 milliards de dollars US en mars 2020 non seulement dans le déploiement de la 5G mais aussi dans la construction de nouveaux data centers, l’intelligence artificielle et l’usine intelligente.

D’autres pays d’Asie Pacifique ne sont pas en reste. La Corée du Sud par exemple a déployé le premier réseau 5G, qui devrait supporter 60% des communications mobiles d’ici 2025. La 5G y est déjà disponible dans 85 villes. Elle l’est dans 24 villes de Thaïlande, autant qu’en France. En Asie du Sud-Est, la 5G est soumise aux financements. 200 millions de personnes pourraient accéder à la 5G d’ici 2025.

Singapour, qui s’est lancé dans la 5G en 2020, est le premier pays à développer la 5G dans la région d’Asie du Sud-Est. Son objectif est de couvrir tout son territoire d’ici 2025. Le Vietnam, la Thaïlande, la Malaisie et les Philippines ont le même objectif.

4.      Des économies de plus en plus mixtes

Le rôle de l’industrie varie beaucoup d’un pays à l’autre en Asie-Pacifique, et il dépend fortement du développement économique et socio-économique. A l’image de la Chine, longtemps considérée comme l’atelier du monde, qui connaît une belle croissance économique depuis le début des années 1990 grâce aux exportations de toutes sortes de produits fabriqués en série. Entre 2007 et 2017, les coûts de production ont augmenté de 60% en Chine en raison de cette évolution.

C’est pourquoi le gouvernement chinois fait la promotion d’une nouvelle norme depuis 2014 : une phase de transition pendant laquelle la croissance économique est modérée à 6-7%. Bien que la Chine soit toujours le leader mondial de la production et des exportations, la part de l’industrie dans le PIB n’a cessé de baisser durant la dernière décennie (le plan « Made in China 2025 » n’est pas un hasard). Dans le même temps, la part des services a bondi de plus de 10% depuis 2010 et représente aujourd’hui l’essentiel du PIB. A Pékin, cette part a même atteint 83,1 % en 2019.

Cette évolution est visible dans d’autres pays de la zone Asie-Pacifique. Les économies les plus développées sont d’avantage concentrées sur les services tandis que l’agriculture et l’industrie déclinent. Par exemple, Hong Kong et Singapour ont développé leurs économies grâce à l’industrie mais sont passés petit à petit à un monde de services. La Corée du Sud est un cas particulier : considérée comme un pays développé, la part de l’industrie y est encore très élevée dans le BIP. L’Inde, pays émergeant, se développe sur le même modèle que la Chine. Le secteur des services représente 53,89%, l’industrie 25,92% et l’agriculture 20,19%. D’autres pays d’Asie du Sud-Est comme le Vietnam, l’Indonésie, la Thaïlande et la Malaisie sont également en train de basculer d’une économie basée sur l’industrie à une économie basée sur les services, même si c’est à un rythme moins soutenu que la Chine et l’Inde, l’industrie occupant encore la part majoritaire du PIB.

Pour les industriels étrangers, ce changement d’orientation dans la région Asie-Pacifique constitue une véritable opportunité. Les technologies intelligentes, l’automatisation des processus et la robotique peuvent être des avantages concurrentiels.  Non seulement, elles permettent d’accroître l’efficacité et la productivité, mais également de respecter et d’optimiser les règles de sécurité.

5.      L’atout des compétences étrangères

Les usines d’Asie Pacifique sont très spécialisées : dans l’électronique en Malaisie et au Vietnam, l’automobile et la nourriture emballée en Thaïlande, les machines et les produits pétrochimiques en Indonésie, les semi-conducteurs, la nourriture emballée et les appareils aux Philippines, les produits pharmaceutiques et les composants de l’aérospatiale à Singapour. Ce manque de diversification pourrait poser des problèmes à certains pays dans le futur – notamment en termes de pénurie mondiale et de chaîne d’approvisionnement instable.

C’est parce qu’elle veut éviter de se retrouver dans cette situation délicate que la Chine a décidé son plan « Made in China 2025 ». Cependant, même si elle s’est développée rapidement, l’industrie chinoise a encore quelques lacunes. Pensée par le passé pour la production à grande échelle, qui était son atout, elle doit désormais se reconcentrer sur la qualité et la durabilité. Elle en est consciente mais la transition est lente. Et par rapport à des industries de pointes telles qu’en Allemagne, au Japon et aux Etats-Unis, la Chine est en retard sur l’efficacité et l’optimisation structurelle.

Les employés qualifiés ont peu d’opportunités de développement en Chine, selon une étude datant de 2017. Plus d’un tiers des personnes interrogées regrettant un manque de qualification et de compétences. L’une des raisons à cela est que les études pour les métiers industriels en Chine ne correspondent pas aux standards de l’occident. De plus, les professions intellectuelles sont bien mieux estimées que le travail en usine, qui n’attire pas les jeunes gens qualifiés.

Pour les entreprises européennes, c’est l’opportunité d’apporter leur expertise et de se positionner sur le marché chinois. Non seulement la Chine apprécie la qualité des produits industriels européens, mais la Chine est également le plus grand partenaire commercial de l’Europe. Avec 586 milliards d'euros de marchandises importées et exportées en 2020, le commerce entre la Chine et l'Union Européenne (UE) représente 16 % de l’ensemble des échanges de marchandises de l'UE.

L’UE travaille dur pour garantir une concurrence saine en Chine. Par exemple, l’Accord Global sur les Investissements (AGI) négocié avec le pays est une première étape vers une plus grande ouverture du marché chinois aux entreprises de l’Union Européenne.  Cet accord prévoit, entre autres, l’interdiction de forcer le transfert de technologie et l’obligation pour les entreprises d’État de se conformer aux normes du marché.

Pour toutes ces raisons, l’Asie Pacifique est un marché à haut potentiel pour les entreprises européennes. Le plus grand marché au monde, avec une population technophile, qui aime le savoir-faire européen. En plus, les conditions sont réunies pour permettre aux entreprises européennes de se faire une place, l’économie cherchant à se diversifier. D’un point de vue technologique, la 5G facilite les échanges avec les fournisseurs et partenaires, et le lien avec le consommateur.