Le cramming, l'arnaque en vogue qui attaque les factures mobile

Le cramming, l'arnaque en vogue qui attaque les factures mobile Les coûts non autorisés et dissimulés dans les factures mobiles coûtent des centaines de millions de dollars aux américains.

Plusieurs centaines de millions de dollars. Selon un rapport de la chambre de Commerce du Sénat américain, c'est ce que représentent les coûts non autorisés facturés aux abonnés mobiles du pays. La technique malhonnête, et extrêmement répandue, est baptisée "cramming". Les services mobile glissent des coûts non autorisés, trompeurs ou mensongers dans les factures de téléphone de leurs clients. Les "crammers" profitent du fait que les factures ne sont pas très claires et font payer aux clients des services supplémentaires.

Souvent, ces coûts sont associés à des services de sonneries ou des SMS surtaxés, facturés par des petites entreprises indépendantes des opérateurs : conseils amoureux, horoscopes, programmes d'amaigrissement, abonnement pour une hotline de médiums, cosmétiques... Mais ce sont les opérateurs mobiles qui prélèvent la somme, via la facture traditionnelle, en touchant au passage une commission allant de 30 à 40%. Un joli pactole qui explique que les opérateurs ne soient pas très enclins à contrôler davantage les agissements des sociétés. Pourtant, elles affichent souvent un taux très élevé de demande de remboursements. Selon le rapport du Sénat, il atteint parfois 50%.

Une victime sur 20 réalise l'arnaque

20 millions d'américains seraient victimes de cramming chaque année. Et seule une victime sur 20 réaliserait qu'elle a fait l'objet d'une arnaque, la faute à des factures peu transparentes. Les coûts issus des techniques de cramming sont souvent facturés sous la forme de petits montants, plus difficiles à déceler. Surtout, ils ne sont pas renseignés de manière claire mais souvent sous des appellations obscures comme "frais mensuels" ou "frais de services".

Devant la généralisation des pratiques de cramming, la Federal Trade Commission, agence chargée des droits des consommateurs et de la concurrence aux Etats-Unis, réclame la mise en place de mesures d'encadrement plus stricts. D'abord, elle souhaite que les opérateurs cessent de travailler avec les sociétés qui enregistrent un taux de plaintes extrêmement élevés. Elle plaide aussi pour la mise en place de factures plus transparentes pour les consommateurs, sur lesquelles les frais additionnels seraient affichés clairement et les coûts facturés par des entreprises tierces seraient listés à part de ceux de l'opérateur.

Début juillet, à la demande de la FTC, un tribunal fédéral californien a fait stopper leur activité à six sociétés accusées de cramming, pour plus de 100 millions de dollars de coûts non autorisés sur les factures de téléphones. Leurs avoirs ont été gelés, le temps de la procédure judiciaire.