Environnement : rentabilité et coûts des énergies renouvelables françaises

Tarifs d’achat trop généreux pour certains projets, rentabilité parfois excessive, non communication d’information par certains bénéficiaires. La Commission de Régulation de l’Énergie (CSR) vient de publier un rapport qui constate les tarifs inadaptés d’achat globaux à la réalité des installations.

En exemple, 40 % des parcs éoliens ont une rentabilité excessive, selon la Commission de Régulation de l’énergie. Cette  dernière recommande un suivi plus rigoureux et des tarifs réellement adaptés.

Une rentabilité supérieure à 10 % pour les parcs éoliens

La Commission de Régulation de l’Énergie a une nouvelle fois attiré l'attention sur l'inadaptation d'une approche globale des renouvelables qui ne tient pas compte de la spécificité de chaque filière et de chaque installation.
En fin de semaine dernière, la CRE a publié un rapport sur la rentabilité des énergies renouvelables. Financés par des tarifs de rachats préférentiels afin de favoriser leur développement, ces outils de production d’électricité ne sont pas censés dégager des marges trop importantes, sachant que le taux de retour sur investissement acceptable – dit coût moyen pondéré du capital (CMPC) – se situe aux alentours de 5 %.
La CRE a mesuré ce taux de retour sur investissement (TRI) après impôts sur 39 parcs éoliens terrestres disséminés à travers la France. Sur cet ensemble, 8 parcs affichent une rentabilité très basse, inférieure à 4 %. « Cette rentabilité relativement faible traduit des situations pour lesquelles les parcs bénéficient de conditions de vent peu favorables », explique la Commission. La productibilité y est inférieure à 1 850 heures par an.
En revanche, Quinze d’entre eux se « situent dans une fourchette de plus ou moins 1 % autour du CMPC de référence ». Cela correspond à une capacité de production moyenne de 2170 heures par an. Seize parcs se situent au-delà de 6 % de rentabilité, dont six dépassent même les 10 %. Pour ces parcs, le temps de productibilité dépasse les 2400 heures par an. Ce groupe représente 40 % du panel de champs éoliens étudiés.

Accroître le retour aux appels d’offre

Dans le rapport, la Commission rappelle qu'elle souhaite s’assurer « que le soutien public, financé par les consommateurs finals d’électricité, ne donne pas lieu à des profits excessifs. Elle veut vérifier que les tarifs d’obligation d’achat, en niveau comme en structure, sont adaptés aux réalités technologiques et industrielles des filières. »
D’une manière générale, la CRE appelle, pour toutes les énergies renouvelables, à préférer le système d’appels d’offres. Dans le cas spécifique de l’éolien terrestre, elle souhaite que les tarifs d’obligation d’achat soient revus pour les sites les mieux dotés en vent et que soient révisés régulièrement les tarifs de rachat. Cette étude doit servir de base de travail au gouvernement qui travaille à une réforme importante des mécanismes de soutien aux énergies renouvelables.
Mise en place il y a maintenant 14 ans, la Commission de Régulation de l’Énergie est une autorité administrative indépendante. Elle veille à l’absence de toute discrimination, entrave à la concurrence ou subvention déloyale et « concourt au bénéfice des consommateurs, au bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz naturel ».