Des bâtiments publics à énergie positive ?

« Je veux que tous les nouveaux bâtiments publics ou recevant des subventions publiques soient à énergie positive ». C’est ce qu’a déclaré la ministre de l’Ecologie et de l’Energie, Ségolène Royal lors d’un entretien à l’AFP samedi 6 septembre 2014.

Un bâtiment à énergie positive, qu’est-ce que c’est ?

Un bâtiment à énergie positive (ou BEPOS) est un bâtiment qui produit plus d’énergie qu’il en consomme. Dans ce type de construction les toits, les murs ou même encore les fenêtres peuvent être mis à profit pour restituer de la chaleur ou produire de l’électricité. En France ces bâtiments commencent à apparaître sur le territoire. On en compte aujourd’hui quelques centaines dans l’Hexagone.
La production de cet excédent est possible grâce à des principes constructifs mais aussi par le comportement des usagers qui gèrent de façon efficiente et calculée les consommations des appareils électroménager, informatique,… Cette énergie excédentaire pourrait alors ensuite être utilisée à des fins plus diverses les unes que les autres.

Un pas de plus vers la transition énergétique

Ce que veut Ségolène Royal c’est que tout nouveau bâtiment public soit un BEPOS. Cette nouvelle règle devrait aussi s’appliquer aux logements sociaux car ils sont subventionnés par l’Etat. Dans une ambition à long terme, la ministre de l’Ecologie et de l’Energie a même émis le souhait que ce critère soit aussi applicable aux nouveaux bâtiments privés.
Cette déclaration de Ségolène Royal s’inscrit dans une actualité pas vraiment rassurante pour les domaines de compétence de son ministère. En effet, le dernier rapport du groupe intergouvernemental sur l’évolution de climat (GIEC) composé d’experts de l’ONU dresse des prévisions plus qu’alarmantes. De plus, le ministère de l’Ecologie vient de publier, samedi 6 septembre 2014, un rapport tout aussi inquiétant indiquant que les températures en France devraient être plus chaude et que le pays sera plus pluvieux à l’horizon 2100.
Cette mesure vient s’inscrire dans le projet de loi sur la transition énergétique qui est un des projets les plus phares du quinquennat de François Hollande. Il sera discuté en octobre à l’Assemblée et a pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30 % d’ici 2030, de baisser la consommation finale d’énergie de 50% en 2050 par rapport à 2012, d’atteindre 32 % d’énergie renouvelable en 2030 et enfin de réduire la part du nucléaire à 50 % pour 2025.
« Nous avons non seulement les moyens de la transition énergétique mais aussi l’obligation car c’est un levier de sortie de crise, en relançant des secteurs comme le bâtiment et les travaux publics » a insisté Ségolène Royal. La volonté du gouvernement de modifier et de redéfinir notre manière de consommer l’énergie ne fait désormais plus aucun doute. Nous ne pouvons plus qu’espérer que le projet de loi sur la transition énergétique soit adopté puis respecté…