Et si nos industries devenaient la locomotive de l'énergie propre

En Europe, près de 300 industries se sont fixées des échéances de réduction d'émissions de CO2. Ces entreprises prennent des engagements forts et les affichent notamment sur leurs sites.

Historiquement considérées comme très polluantes, des industries telles que la pétrochimie, l’automobile, la logistique ou les manufactures ont, depuis plus de 10 ans, pris les devants en passant aux EnR tout en plébiscitant l'énergie solaire. Grâces à des locaux disposant de larges surfaces de toiture, propices aux installations solaires, ces acteurs démontrent leur engagement en faveur du développement durable. Entre la flexibilité de ces installations, les avancées techniques et l’évolution du coût de l'énergie, l’investissement dans ces projets devient de plus en plus rentable. D’autant que selon le rapport (ETP-2023) sur les perspectives de la transition énergique de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), nous entrons dans une « nouvelle ère industrielle », « l'ère de la fabrication de technologies d'énergies propres ».

Cependant, pour toute entreprise n’ayant jamais produit d’électricité, la transition vers l'énergie solaire peut s’avérer complexe. Selon les régions, des subtilités juridiques sont à connaître au regard de la taille, de la charge électrique ou encore de la nature du site. Et parfois, les bâtiments sont loués, ce qui complique les choses car les propriétaires peuvent se montrer réticents à autoriser une installation solaire avec un retour sur investissement (ROI) inférieur au bail de l'occupant.

Répondre aux préoccupations avant de s'engager dans cette transition

Dès lors que l’entreprise est alignée en interne, l’étape suivante consiste à trouver des partenaires de confiance qui peuvent l'aider à naviguer dans la transition et à minimiser les risques. Ce type de partenaires peut être régional ou international mais de nombreuses entreprises françaises estiment que les partenaires locaux sont les mieux placés pour connaître les conditions réglementaires et opérationnelles. Sur la durée de vie totale d'une installation, l'énergie solaire offre un retour sur investissement très intéressant, ce qui a permis aux industriels bien avisés de réaliser d’importantes économies d’énergie ; toutefois, la majeure partie des coûts doit être supportée en immobilisations à long terme (CAPEX).

La sécurité et la gestion des risques avant tout

Dans les industries, les principales préoccupations, issues de divers facteurs et métiers, portent sur la sécurité et les risques. Les enjeux assurantiels sont également complexes car ils comprennent l'assurance du bâtiment, celle de l’installation solaire, celle de l'entreprise et la responsabilité civile. À mesure que l'industrie solaire gagne en maturité et que le nombre d'installations se multiplie, des réglementations plus strictes deviennent la norme. En général, ces normes précisent qu'en cas d'urgence ou de maintenance, l'onduleur solaire doit être capable de réduire le courant continu produit par les panneaux solaires à un niveau de tension sécurisé, dans un laps de temps déterminé.

L’union industrielle fera la force !

Quand les entreprises passent le pas du photovoltaïque, elles réitèrent rapidement l’opération. L'achèvement de chaque projet devient ainsi un modèle pour le suivant. Il est important de prendre en compte les défis propres à chaque industrie pour assurer efficacement leur transition... L'une des clés réside dans une discussion ouverte entre les entreprises d'un même secteur pour identifier toutes les exigences et préoccupations. Cela permet de mieux comprendre les besoins spécifiques de chacun et d’apporter des réponses utiles pour mener la transition. Il est toujours surprenant de voir comment la coopération entre entreprises concurrentes peut déboucher à des solutions durables pour tout le secteur.

Transition vers un avenir meilleur

Pour l’industrie, l'énergie solaire nécessite un changement d'état d'esprit à plusieurs égards. Cela implique une plus grande collaboration en interne et que les parties prenantes s'éloignent d'une logique de réduction des risques financiers (CAPEX) pour s’attacher aux possibilités de se prémunir de risques futurs tels que l’augmentation du coût de l'énergie. De nombreuses entreprises considèrent désormais l'énergie solaire comme un atout précieux qui contribue à atteindre des objectifs de développement durable mais offre aussi une source de revenus potentielle. Le solaire est un secteur d’innovation en pleine évolution et les avancées ainsi que les nouvelles applications  se multiplient. Les industriels ont pris le train en marche et il s’agit maintenant de ne pas être les derniers à monter à bord car il est indéniable que les retombées sont positives pour l'industrie française en termes de souveraineté, compétitivité et de création d’emploi.

Entre le Plan du gouvernement de 30 Milliards d'euros pour la transition énergétique, dont une partie est destinée au solaire, et le potentiel solaire de la France (1 400 kWh/m2/an en moyenne), l'adoption de cette énergie au sein de l'industrie française devrait s’accélérer. D’autant que cette énergie décarbonée pourrait soutenir la réindustrialisation et favoriser l'emploi dans l'industrie des EnR en France.