En période de crise comment concilier innovation et recherche de fonds ?
Dans un environnement économique tendu, comment les entrepreneurs peuvent-ils réussir dans leur recherche de financement ? Une question cruciale pour leur permettre de traverser cette période difficile dans les meilleures conditions.
1.Des banques vigilantes en période de crise
Crise financière et économique en 2008. Crise de la dette en 2011. Pour protéger leurs actifs et maintenir leurs marges, les banques
françaises resserrent les conditions d’accès aux crédits pour les entreprises,
grandes et petites, notamment en réduisant le montant mais aussi la durée d’emprunt.
Des faits dont témoigne la Banque de France lors d’une enquête menée au
troisième trimestre 2011.
Des banques qui s’avèrent encore plus difficiles à convaincre dès lors
que l’investissement concerne le développement d’un logiciel : un capital
intangible qu’elles évaluent avec difficulté, contrairement aux biens matériels
(ex. : immobilier) dont elles maîtrisent parfaitement les règles du marché,
déjà bien définies.
Autre fait : en période de récession, la véritable origine d’un
dépôt de bilan peut être maquillée par une explication conjoncturelle, même si
elle s’avère structurelle (erreur de gestion). C’est pourquoi, pour pallier ce
phénomène, les banques deviennent aussi plus exigeantes lors du traitement des
demandes de crédits des entreprises, afin de minimiser les risques de non-retour
du capital investi et conserver l’équilibre de leur propre bilan, également soumis
à des règles de prudence renforcée.
2. Faut-il innover en période de
récession ?
« Ne pas prendre de risque, c’est en prendre pour plus
tard ». Cette citation d’Olivier Avril, DAF d’Eliadis, souligne une constante
que tout chef d’entreprise se doit d’intégrer dans son business plan en dépit
du contexte économique : Innover, c’est prendre des risques mais Innover, c’est surtout assurer
sa pérennité.
C’est souvent en période de crise que naissent de nombreuses idées
pertinentes et que leur développement s’avère le plus aisé.
Deux raisons majeures :
- L’entreprise se développe à moindre
coût avec par exemple des locaux plus accessibles.
- Le ralentissement de l’activité permet de
dégager du temps pour réfléchir à un projet d’entreprise qui permettra de
stimuler sa croissance et garantir ses emplois.
L’enjeu est bien réel.
L’agressivité de la concurrence ainsi que la pression exercée sur les
prix par les clients peuvent rapidement fragiliser les entreprises. Bien plus
qu’une simple composante d’un Business Plan, l’innovation devient une stratégie
et un projet d’entreprise qui va impacter son organisation à tous les niveaux,
avec à la clé un nouveau positionnement, la pénétration de nouveaux marchés et
des emplois maintenus voire renforcés.
En réponse à la question, l’innovation en période de récession
constitue une opportunité économique vitale pour la majorité des entreprises.
3. Comment concilier contraintes financières
et survie des entreprises ?
Face aux réticences des
banques françaises, les aides publiques se révèlent des solutions de renforcement
particulièrement précieuses. Et malgré les crises successives et la dette de
l’Etat, ces dispositifs continueront d’exister et seront soutenus par l’Europe.
Récemment un eurodéputé Henri Weber, déclarait dans la presse « Nous
préconisons de doubler, à compter de 2014, le budget aux programmes européens
de recherche et d’innovation. »
Effectivement, ces attributions
de ressources apportent une bouffée
d’oxygène aux entreprises françaises, grandes ou petites, qui peuvent, dès
lors, se consacrer au lancement de leur innovation. Mais elles contribuent
également à alimenter la croissance de la France, qui se doit, par ailleurs, de
rester un pays économiquement de pointe pour conserver son dynamisme et sa
position sur la place mondiale.
Un cercle vertueux au
service des entreprises mais aussi du gouvernement, qui à travers ces
différentes subventions espèrent maintenir sur son territoire ses chercheurs,
doper le marché de l’emploi, soutenir les exportations de produits français à
l’international.
Outre le Crédit Impôt
Recherche, qui a fait l’objet d’un assouplissement en 2008, Oseo Innovation, le
Centre Francilien de l’Innovation, les Conseils Généraux, les Régions, sont
autant d’organismes reconnus, pourvus de budget dédié au financement de projets
innovants ou de développement.