Quelle direction doivent prendre les banques concernant la blockchain ?

La technologie blockchain déferle sur le secteur bancaire. Entre initiatives éparses, fintechs ambitieuses et partenariats innovants, le secteur se passionne pour le sujet mais il est difficile de s’y retrouver.

« Blockchain. » Le mot est sur toutes les lèvres des spécialistes et décideurs de la finance, depuis plusieurs mois déjà. Certains frétillent, d’autres tremblent mais personne n’y est insensible. C’est que le potentiel disruptif de la technologie blockchain est immense. L’ensemble des métiers basés sur le recueil de transactions sera impacté, dans les années – sinon les mois – à venir.

Avec la blockchain, la robotisation des opérations connaît un coup d’accélérateur sans précédent. Les tâches manuelles d’enregistrement ou de validation des transactions sont désormais entièrement prises en charge dans cette base de données sécurisées et distribuées entre plusieurs utilisateurs. Le risque pour une banque de se voir court-circuiter par un nouvel acteur est donc réel. Mais dès lors, comment identifier les initiatives à suivre de près ? 

Vers des blockchains privées

Les banques devraient définitivement se tourner vers des blockchains à accès restreint où  seuls des utilisateurs autorisés contribuent à sa construction. Comme pour le Cloud privé, ces blockchains «privées» permettent aux acteurs traditionnels de garder la main sur leurs activités, en toute sécurité. Il s’agit d’ailleurs d’un chantier important pour nos équipes recherche et développement (R&D) qui travaillent sur cette problématique depuis plusieurs mois déjà.

Le projet Hyperledger : à la recherche d’un standard sécurisé

Sous l’égide de la Linux Foundation et en partenariat avec J.P. Morgan, Accenture, Cisco, IBM et nous-mêmes, le projet Hyperledger poursuit un objectif ambitieux : établir des standards d’interactions entre les différentes blockchains – qui communiquent, pour le moment, difficilement. Cet « hyper-registre » permettra aux différentes banques de faire communiquer plus facilement, plus rapidement et de manière plus sécurisée leurs blockchains, qu’elles soient internes (dédiées aux transactions immobilières, aux compensations internationales, etc.) ou externes (d’un établissement financier à l’autre). De quoi rassurer une partie des sceptiques.

Les infrastructures informatiques : de l’urgence d’anticiper les transformations

Reste à adapter l’infrastructure informatique à cette transformation massive de la banque. Construire des blockchains privées demandera de nouvelles ressources IT importantes en interne pour supporter ces nouvelles opérations via, notamment, des logiciels en open source. Pour prendre ce virage dans les meilleures conditions, il est temps d’arrêter la boulimie de hardware et de s’orienter vers une logique « software-defined ». En d’autres mots, les banques devront  adopter le modèle des fintechs.