La blockchain peut être le virus propagateur d'une économie du partage

L'industrie naissante des actifs numériques présente toutes les caractéristiques pour prendre le leadership de la finance responsable et plus largement de l'industrie responsable.

Est-il encore nécessaire de rappeler que la technologie blockchain est née d'une volonté profonde de s'affranchir des dérives de notre système financier ? Cette technologie de rupture incarnée par le protocole Bitcoin de Satoshi Nakamoto, porte en elle l'ADN altermondialiste de ses précurseurs. Après la déflagration causée par la crise  de 2008, le moins que l'on puisse dire c'est que les leçons n'ont pas été retenues par une industrie de nouveau en proie à une crise d'une violence inouïe. Après 2008, on devait assister à une prise de conscience sociétale de cette économie financière et à un réajustement sur l’économie réelle. Il n’en a rien été, bien au contraire.

12 ans plus tard, au cœur de la tempête Covid-19, la blockchain et avec elle toute l’industrie des actifs numériques doit être le fer de lance d’une évolution devenue salutaire de la finance et plus largement de notre conception de l’économie. Si chaque entreprise devra demain porter une responsabilité sociétale à la hauteur de son juste poid économique, alors la blockchain peut être le virus propagateur de cette nouvelle redistribution (économie du partage).

Attraction, fusion, contamination

L’asymétrie entre impact et prise de responsabilité sociétale (RSE) est abyssale dans la finance. Ce n’est pas par pure cynisme mais aussi parce que c’est une industrie qui n’a pas été conçue pour porter cette responsabilité. La finance qui va connaître une contraction considérable, va devoir se réinventer pour s’adapter aux nouveaux enjeux. Les actifs numériques sont, quant à eux, au centre de toutes les attentions et le récent enthousiasme des banques centrales pour les stablecoins n’en est qu’un des nombreux indicateurs.

De son côté, l’industrie naissante des actifs numériques est en plein essor. Elle présente toutes les caractéristiques pour incarner ce changement de paradigme, prendre le leadership de la finance responsable et plus largement de l’industrie responsable :

●      un ADN affranchi des dogmes de la finance

●      une néo industrie libre d’intégrer des pratiques vertueuses

●      une technologie source de transparence

●      des protocoles informatiques (smart contract) susceptibles de devenir des outils au service de cette ambition (Social Smart Contract)

C’est également l’analyse que fait Simon Polrot le président de l’ADAN  (l'association pour le développement des actifs numériques) qui estime que “la blockchain et les actifs numériques vont révolutionner les équilibres de création et d’échange de valeurs” et que, “dans un contexte où la vision sociale de l’économie répond à une demande forte du grand public, les actifs numériques ont un rôle clé à jouer pour contribuer rendre la finance plus éthique et plus responsable”.

Tout porte à croire que la crise que nous traversons va accélérer l’assimilation par la finance d’une part conséquente de cette nouvelle industrie des actifs numériques. Une assimilation qui va emporter avec elle l’ADN des acteurs qui la compose et par contamination la propager en son sein.

A l’instar du processus viral, plus l’assimilation par la finance de cette industrie sera forte (charge virale), plus les caractéristiques intrinsèques de cette technologie (véhicule) et la vision des dirigeants de cette industrie (génome) joueront pleinement leurs rôles pour changer de paradigme économique.

C’est une opportunité rare pour toutes ces start-up de changer durablement et positivement la finance et impacter mécaniquement par capillarité le reste de l’économie.