Banques ou fintech, qui a l'avantage ?

Dans le domaine des paiements internationaux, les fintech représentent une option de plus en plus intéressante pour les entreprises. Mais en quoi constituent-elles une meilleure option en matière de paiements ?

En 2012, environ 3 milliards de dollars étaient investis dans les start-up de la fintech à l’échelle mondiale. En 2019, ce chiffre a dépassé les 69 milliards de dollars. Reflet de leur part de marché et de leur influence grandissantes, les acteurs traditionnels de la banque et des paiements acquièrent de plus en plus de fintech afin de soutenir leurs efforts en matière d’innovation. Toutefois, malgré les ressources apparemment illimitées dont elles disposent, pourquoi les grandes banques multinationales n’innovent-elles pas elles-mêmes ? Comment les fintech ont-elles pu se faire une telle place sur un marché jusqu’alors impénétrable ? Les raisons sont multiples, mais examinons quelques exemples intéressants.

Une législation propice à la concurrence

En 2015, l’Union européenne a révisé sa directive sur les services de paiement en promulguant la DSP2, ouvrant ainsi encore davantage le marché aux PSIC (prestataires de services d’information sur les comptes) et aux PSIP (prestataires de services d’initiation de paiement). Alors que de nombreuses dispositions sur les services de paiement devaient entrer en vigueur le 14 septembre 2019, certaines d’entre elles ont été reportées, notamment celles portant sur l’open banking et de l’authentification forte du client, SCA en anglais. Toutefois, malgré ces revers, les fintech occupent une place de plus en plus importante dans l’écosystème des paiements créé par la directive. Elles offrent souvent un service similaire à celui des banques traditionnelles, mais avec une rapidité accrue, de meilleurs taux et une plus grande transparence.

La question culturelle

Les acteurs traditionnels du secteur bancaire s’appuient sur des structures de gestion obsolètes caractérisées par des départements particulièrement compartimentés, un minimum d’innovation et des coûts considérables hérités du passé. En ce qui concerne la banque pour les entreprises et la banque de détail, le secteur est traditionnellement stable, ce qui empêche toute évolution. Les nouveaux PSP s’enorgueillissent précisément du contraire, bouleversant le paysage des paiements qui existait jusque-là grâce à des fonctionnalités et des caractéristiques adaptées aux besoins actuels des entreprises.

L'orientation client

Plutôt que de répondre à tous les besoins des entreprises ou des particuliers, les fintech identifient des domaines spécifiques dans lesquels les services peuvent être optimisés grâce à des plateformes modernes et intuitives. Dans des domaines tels que les paiements internationaux ou multidevises, elles se concentrent sur des initiatives technologiques ciblées afin de proposer un produit plus adapté et plus satisfaisant. Les banques ne parviennent pas à répondre aux besoins de leurs clients de la même manière, notamment pour des raisons budgétaires. Afin d’atténuer l’atteinte portée à leur réputation par la crise financière de 2008, les banques ont réalisé d’importants investissements pour renforcer la sécurité et lutter contre les pratiques abusives, ce qui a souvent entraîné une explosion des budgets conformité, au détriment des activités de R&D. En effet, en 2018, les banques américaines n’ont consacré que 5% des revenus nets générés par leurs activités bancaires à leurs initiatives dites "de renouvellement ".

Ces trois facteurs, pour ne citer qu’eux, font que les banques offrent souvent des produits et services lents, obsolètes ou inadaptés par rapport aux fintech, leurs concurrentes plus adeptes du numérique. Selon les chiffres publiés dans le "Global FinTech Survey 2016" de PwC, qui a analysé les réponses de 544 professionnels du secteur financier de premier plan, seuls 53% des participants du secteur bancaire se sont qualifiés de "orientés client ", alors que ce chiffre dépassait 80% au sein des fintech. Si les institutions traditionnelles admettent volontiers que le client n’est pas au cœur de leurs préoccupations, que peuvent ainsi espérer les entreprises à la recherche des meilleures solutions de paiement ?

Les entreprises exerçant leurs activités à l’international sont parfaitement conscientes des coûts et des défis que représentent les paiements internationaux. Taux et frais opaques, lenteur des transactions, transparence minimale du paiement, la liste est longue. La nécessité d’atténuer ces contraintes et de limiter l’érosion des marges est prépondérante et cela rend le choix du mode de paiement, de la procédure de facturation et du prestataire de services tout simplement crucial.

Que ce soit un virement bancaire ou un prélèvement automatique, les entreprises doivent évaluer les différents modes de paiement à leur disposition en fonction de leur rapidité, de leur facilité d’utilisation et de leur coût, tout en tenant compte des relations entretenues avec leurs partenaires. Il en va de même pour la facturation. Il est important d’étudier la proportion des frais payés par chaque partie, tout en veillant à bénéficier de la solution la plus favorable. Par-dessus tout se pose la question du prestataire de services. Institutions financières traditionnelles ou fintech, les entreprises doivent chercher le prestataire le plus adapté à leurs paiements internationaux, leurs transactions multidevises ou autres. La capacité unique des fintech à répondre aux problématiques et besoins spécifiques des entreprises en fait souvent un choix intéressant.

Le marché des services de paiement n’a jamais été aussi ouvert. Grâce aux évolutions législatives et aux innovations technologiques, les PME et ETI bénéficient désormais d’un large éventail de possibilités. Libérées des contraintes liées au monopole des banques et de leur offre unique, les entreprises peuvent choisir les services les plus adaptés à leurs préoccupations quotidiennes en matière de paiement. Il leur suffit de définir leurs priorités et d'identifier les prestataires de services les plus adaptés à leur activité.