Dons aux associations : et si on rangeait le chéquier ?

Les associations doivent s'adapter et proposer des modalités de dons compatibles avec les nouvelles habitudes digitales. 

Certes, aujourd’hui l’urgence n’est plus et on apprend à “vivre avec” la Covid-19. Néanmoins les faits sont là : la crise sanitaire a engendré des conséquences économiques et sociales désastreuses et les besoins structurels vont être très forts en particulier pour soutenir les personnes fragilisées (sans emploi, isolées, en situation de handicap, etc). Quelles sont les habitudes des Français en termes de dons ?  Comment les associations peuvent-elles les encourager à être encore plus généreux ? Est-il possible d’aider efficacement même avec de petits moyens ? Grâce aux progrès technologiques, il n’a jamais été aussi facile de faire le bien... 

Des habitudes de dons qui ont la vie dure

La pandémie a ébranlé les individus et le collectif. Touchés physiquement, moralement et matériellement, l’étendue des conséquences de la crise sanitaire reste encore à définir. Toutefois, une chose est sûre : il existe un monde d’avant, et un monde d’après. Dans ce futur incertain, les Français veulent se serrer les coudes et gagner en solidarité. Plus de 8 donateurs sur 10 comptent renouveler leurs dons cette année. Pour les foyers les plus aisés, une personne sur deux prévoit même de donner plus qu’en 2020(2). Quelles sont les causes caritatives privilégiées ? Depuis la crise, les Français favorisent en top 3 : l’aide aux plus démunis (36%), la santé et la recherche médicale (34%) et la défense des animaux (25%) (3). La priorité est donc de lutter contre la pauvreté dans laquelle plus d’un million de français ont récemment basculé.  

Malgré ces bonnes volontés, les associations se confrontent actuellement à deux obstacles de taille : la typologie de leurs donateurs et la temporalité des dons. En effet, 70% des donateurs ont plus de 50 ans et la majorité des dons sont saisonniers et versés en fin d’année. Pour faire face à l’ampleur de la crise et poursuivre leurs missions d’intérêt général, il est nécessaire que les associations réussissent à renouveler leurs bases de donateurs et soient moins dépendantes de ces dons ponctuels. Mais pas de panique, pour encourager les Français à donner plus souvent, tout âge confondu, les associations ont des alliés… technologiques !

Des micro-dons digitaux pour une maxi générosité

Accessible à tous et inscrit dans le quotidien, le micro-don représente un énorme potentiel pour la solidarité en France. Aujourd’hui, il existe une pléthore d’acteurs qui permettent même de faire des micro-dons gratuits pour les particuliers, comme Goodeed, Ecosia ou WalkUnited. Selon Opinionway (4), la moitié des  Français se disent prêts à tester le micro-don et la quasi-totalité des micro-donateurs (97%) envisagent de redonner dans un futur proche. A l’époque, l’opération des pièces jaunes avait donné une seconde vie à nos centimes et conquis le coeur des Français. Tout naturellement, elle a aussi introduit auprès des enfants et du grand public la notion du micro-don, simple, au quotidien. En 2021, ces jeunes ont grandi, et pour les attirer, les associations doivent s’adapter et proposer des modalités de dons compatibles à leurs nouvelles habitudes digitales. 

À l’ère du tout connecté, les associations ont tout intérêt à prendre le virage du numérique pour diversifier les dons et atteindre un maximum de potentiels donateurs. Si 66% (4) des dons ponctuels sont actuellement faits par chèque, c’est dû à la moyenne d’âge des donateurs mais aussi parce que ces derniers n’ont que très peu connaissance des nouvelles solutions digitales disponibles.

Très classiquement, les associations  peuvent choisir de mettre en place des dons en ligne ou par texto, à l’instar des Pièces Jaunes (décidément!). Encore plus astucieux et directement intégré dans les parcours d’achat : l’arrondi en caisse. Simple et efficace pour les consommateurs, ce système a de beaux jours devant lui : il a permis aux associations partenaires de collecter 8 millions d’euros en 2020 ! Mais l’arrondi ne s’arrête pas à la caisse des franprix, Monoprix et cie. En effet, il est aussi de plus en plus proposé lors d’achats en ligne... 

Enfin et encore plus innovant, les associations peuvent choisir d’investir le terrain des réseaux sociaux, où jeunesse (se) passe.  Depuis un an, il est par exemple possible de faire des dons sur TikTok. De même, la plateforme de gaming Twitch a récemment hébergé un marathon caritatif de 55 heures qui a permis de collecter 5,7 millions d'euros pour Amnesty International. Qui dit mieux ?  

(1) Baromètre de la générosité par France Générosité

(2) Deuxième Baromètre de la solidarité, Fondation des Apprentis d’Auteuil avec Ipsos

(3)  Sondage OpinionWay 2019

(4) Donnée Médecins Sans Frontières 2020