Open Banking : financer un avenir plus vert

Alors que la COP 26 vient de se terminer, les effets du changement climatique sont un rappel brutal des menaces environnementales auxquelles nous sommes confrontés.

Si des mesures notables ont été prises en faveur d'habitudes et de pratiques plus durables dans le monde entier, les particuliers et les entreprises doivent être en mesure de faire davantage pour réduire les émissions de carbone si nous voulons respecter l'engagement "Net Zéro". Reste une question : Comment pouvons-nous identifier et effectuer les changements nécessaires pour parvenir à verdir le futur ? C'est là que le secteur des services financiers, et l'open banking, peuvent jouer un rôle clé.

Les données sont le moteur du changement pour les particuliers et les entreprises

L'impact environnemental de nos habitudes de consommation est une préoccupation mondiale et nous sommes nombreux à essayer de trouver des moyens de réduire nos émissions. Mais comprendre notre empreinte carbone et l'impact de ce que nous dépensons est un défi considérable.

Bonne nouvelle : en exploitant les immenses quantités de données bancaires dont elles disposent, les institutions financières et les fintechs - en partenariat avec des plateformes d’open banking - peuvent montrer aux particuliers et aux entreprises comment leurs dépenses ont un impact direct sur l'environnement.

Par exemple, les comptes courants sont une source inestimable de données. Nos transactions quotidiennes peuvent fournir des indications précieuses sur nos habitudes de voyage, d'achat et de consommation d'énergie. Des plateformes telles que la nôtre peuvent ensuite être utilisées pour transformer ces données en « informations » exploitables qui, à leur tour, permettent aux consommateurs, particuliers et professionnels, de découvrir des modèles de comportement qu'ils peuvent modifier pour le mieux, qu'il s'agisse de leurs investissements, de leurs trajets ou de leurs achats alimentaires.

Ainsi, la start-up française Greenly suit automatiquement l'impact des dépenses d'une personne ou d'une entreprise, et crée un tableau de bord mettant en évidence les points sur lesquels se focaliser afin de réduire son empreinte carbone. En regroupant les données de transaction des comptes bancaires de toute l'Europe, il est possible de proposer un suivi de leurs émissions carbone aux particuliers et aux entreprises, soit par le biais de son application, soit en s'associant avec les banques pour relier le suivi aux comptes bancaires.

NatWest, pour sa part, est un excellent exemple de banque qui a fait d'énormes progrès dans ce domaine. En partenariat avec CoGo et Tink, cette application aide les clients à suivre leurs émissions carbone et à réduire l'impact climatique de leurs dépenses.

Au-delà des données liées aux transactions, qui permettent déjà d’appréhender l’empreinte carbone d'une personne, l'apparition de nouveaux services digitaux axés sur le développement durable devrait faciliter le suivi de notre impact environnemental dans les années à venir.

Par exemple, les e-commerçants pourraient commencer à mettre des balises méta sur les produits afin que leur système d'inventaire connaisse le coût en carbone de chaque article. Ces données pourraient ensuite transiter par des plateformes open banking pour devenir des informations précieuses pour l'utilisateur final, en lui fournissant un compte rendu détaillé de son impact carbone.

Répondre aux exigences réglementaires en matière de durabilité

Depuis le 10 mars 2021, le règlement européen Sustainable Finance Disclosure (SFDR) impose aux acteurs qui commercialisent ou conseillent certains produits financiers de fournir des informations sur la prise en compte des risques en matière de durabilité.

Mais les banques ne peuvent pas gérer ces risques si elles ne peuvent pas les identifier. Heureusement, l'open banking a la capacité de jouer un rôle important dans la manière dont les entreprises répondent à ces exigences réglementaires, et en permettant aux banques de comprendre l'empreinte carbone de leurs clients. Cela leur permet également de mieux appréhender dans leurs comptes les passifs climatiques selon les normes du Protocole des Gaz à effet de serre, une initiative mondiale lancée en 1998 pour mesurer et gérer les émissions de gaz à effet de serre du public et du privé.

Acteurs du changement

En exploitant l'open banking, les banques deviennent les acteurs du changement. Il est donc probable que la collaboration se renforce entre les banques et les fintechs. En travaillant ensemble, elles pourront créer des services qui utilisent les données de transaction pour prendre des décisions quotidiennes qui réduisent les émissions de carbone. Cela changera la donne en matière de durabilité.