Banques : une guerre des prix discrète, mais une chasse aux coûts bien réelle !

D'une " grande stabilité " en 2021 d'après l'observatoire des tarifs bancaires, les prix des services offerts par les banques françaises échappent pour le moment à l'inflation.

Pour l’heure, acteurs historiques et nouveaux entrants se regardent pour ainsi dire en chiens de faïence et préfèrent œuvrer en coulisses pour réduire leurs coûts plutôt que de se risquer à relever leurs prix les premiers.

Les dépenses IT dans le viseur

Si les banques ont compris depuis bien longtemps déjà que le recours à l’informatique permet en tant que tel de rendre une activité plus scalable et donc plus rentable, celles-ci concentrent désormais leurs efforts sur la modernisation (voire le renouvellement) de leurs solutions en vue de réduire les coûts sans nuire à la performance.

Dans un tel contexte, l’optimisation des Core Banking utilisées par les banques apparaît ainsi comme l’action idéale en vue de réaliser des économies substantielles, notamment grâce à l'abandon des versions les plus anciennes au profit de solutions de nouvelle génération capables de générer de 60 à 70% d’économies[1].

Parmi les facteurs à l’origine de cette baisse drastique des coûts : la suppression des longs cycles de maintenance, la simplification du travail de programmation grâce aux micro-services, ou encore la réduction des délais de développement et de lancement pour les nouveaux produits.

Faire d’une pierre deux coups

Face à la concurrence des FinTechs et des géants de la Tech, couper aveuglément dans les dépenses IT ne saurait être la solution. Pour les acteurs historiques, il s’agit donc de faire preuve de discernement afin de réduire leurs dépenses sans sacrifier la qualité de l’expérience utilisateur ni celle de l’expérience collaborateur. 

Et cela tombe bien, au rythme auquel évoluent les nouvelles technologies, il est aujourd’hui possible de jouer sur les deux tableaux, en adoptant des solutions plus innovantes mais également plus économes !

Au cours des toutes dernières années, l’arrivée de l’Open Banking, le succès du Cloud et le boom du Big Data sont en effet venus rebattre les cartes et ont incité les banques à se doter de solutions plus agiles afin de suivre le développement des nouvelles technologies tout autant que l’évolution des usages et des attentes des consommateurs.

Dans cette optique, les solutions historiques des établissements bancaires, conçues pour fonctionner sur site (on-premise) et adaptées à des cycles de développement longs, sont aujourd’hui bien souvent le principal handicap dont ces derniers souhaitent se débarrasser. 

Rigides, difficilement compatibles avec les solutions tierces et coûteuses à maintenir comme à développer, ces Core Banking Systems freinent l’innovation tout autant qu’elles pèsent sur les marges ; au sein des banques traditionnelles, 16 à 30% des dépenses informatiques globales sont en moyenne consacrées à la maintenance ou à la mise à niveau d’un ancien système[2] !

Adopter de nouveaux business models

Dans le souci de préserver leur rentabilité, les acteurs du secteur bancaire ont pour la plupart d’ores et déjà amorcé leur transition vers les solutions technologiques de nouvelles générations, et l’affrontement se poursuit désormais sur un autre terrain : le business model.
Comme l’on pouvait s’y attendre, le boom des nouvelles technologies et les nouveaux usages des consommateurs ont créé un environnement inédit, particulièrement propice à l’innovation, à tel point que de nouveaux acteurs n’ont pas hésité à s’engouffrer dans la brèche !

Qu’il s’agisse des néo-banques ou des géants de la Tech, les nouveaux entrants sont nombreux et la concurrence accrue a logiquement donné lieu à l’émergence de modèles économiques inédits, plus à même de capter de la valeur dans ce nouveau contexte.

L’émergence des solutions de Banking-as-a-Platform (BaaP) ou de Banking-as-a-Service (BaaS) découle ainsi directement du nouvel environnement bancaire et permet en tant que tel de réaliser des économies sur le volet IT.

Et pour cause, s’il fallait autrefois assumer le risque de développer soi-même telle ou telle fonctionnalité avant de la lancer sur le marché, il est aujourd’hui possible de s’appuyer sur une solution tierce pour proposer une nouvelle offre à ses clients et percevoir des revenus complémentaires (ou à l’inverse, de développer une solution en marque blanche qu’il sera possible de proposer à de multiples partenaires).

Qu’il s’agisse de partir d’une feuille blanche ou d'opter pour une modernisation progressive de leur Core Banking System, les acteurs du secteur bancaire savent aujourd’hui que la préservation de leurs marges et la conquête de nouveaux marchés exigent d’optimiser leurs dépenses IT sans pour autant sacrifier leur potentiel d’innovation.

Sources :

[1] Bain.com
[2] Oracle.com