Arnaque aux cryptomonnaies - La collaboration banques/plateformes au coeur de la lutte contre la fraude

L'engouement pour les cryptomonnaies attire les escrocs. Malgré des solutions technologiques efficaces de lutte contre la fraude, le maillon faible de la chaîne reste le consommateur.

Près de 10% des français possèdent des crypto-actifs, un intérêt grandissant qui s’explique par la possibilité de réaliser des gains considérables rapidement grâce à la volatilité de la cryptomonnaie. Malgré de fortes baisses, le marché a connu une croissance exponentielle qui a su attirer les investisseurs. L’engouement pour les cryptomonnaies attire également les escrocs. Malgré des solutions technologiques efficaces de lutte contre la fraude , le maillon faible de la chaîne reste les consommateurs, au travers de la fraude au paiement push.

Décryptage des arnaques aux cryptomonnaies et acteurs impactés

Les escroqueries aux cryptomonnaies sont protéiformes : usurpation d’identité  ou encore promesse de gratuité. Voici leur fonctionnement : le fraudeur entre en contact avec la victime et prétend être le relais d’une plateforme de cryptomonnaie. Il convainc la victime d’ouvrir un portefeuille de crypto-monnaies en lui promettant gratuitement  de l’argent sous forme cryptographique. La victime se connecte à son compte bancaire et paye le portefeuille de cryptomonnaie. Le fraudeur prend le contrôle sur le portefeuille de crypto-monnaies et les comptes bancaires de la victime. L’argent est immédiatement viré sur un autre compte.

Les consommateurs - tous les profils sont concernés par les escroqueries cryptographiques, même les jeunes. Ils partagent facilement leur données en ligne et désirent gagner de l’argent rapidement. Ils affichent moins de réticence à partager des informations personnelles ou à répondre à une sollicitation sur les réseaux sociaux. Ces caractéristiques en font une cible parfaite pour les escrocs.

Les banques  - les escroqueries de fraude au paiement par autorisation ont conduit la plupart des banques à adhérer au modèle de remboursement conditionné. Les victimes sont remboursées si elles ont agi de manière appropriée. Lorsque une banque rembourse une victime, elle subit des pertes liées à la fraude. Si elle choisit de ne pas la rembourser, elle ternit son image.

Les plateformes de cryptomonnaie - elles sont impactées par le biais de comptes dits de mules financières. Ni les plateformes ni leurs utilisateurs  ne veulent en entendre parler comme moyen  de blanchiment d'argent. D’abord par souci de  réputation mais aussi pour ne pas véhiculer une image d’insécurité. Avec l'émergence des plateformes  sur le marché de la cryptographie, ces scandales s’avèrent catastrophiques pour le marché.

Une collaboration nécessaire pour lutter contre les arnaques à la cryptomonnaie

Ces fraudes impliquent, banques, plateformes cryptographiques et victimes. Les banques ont un rôle clef à jouer pour protéger leurs clients. 
Surveiller les transactions : être attentifs aux comportements numériques des utilisateurs afin de constituer une  base de données de référence permettant d'identifier un comportement suspect. L’ensemble des données permettra, au travers de l’IA, une lecture globale des différents modèles de fraude.
S'équiper d’outils  technologiques : dans tous les schémas de fraude, la capacité à identifier les incohérences dans le comportement des utilisateurs est capitale. Les outils technologiques jouent un rôle essentiel. 
S'appuyer sur la biométrie comportementale - pour détecter les signaux inhabituels dans le comportement de l'utilisateur : hésitation avant un paiement ou lors de la réception d'instructions de fraudeurs.
Détecter les appels - Si un utilisateur est au téléphone avec l'escroc, le risque de transaction est accru.
Partager des données - Les institutions financières et les plateformes de cryptographie ont tout intérêt à travailler de concert via le partage des données en temps réel. Suivant les informations dont dispose une banque,  le risque est mieux géré.
Éduquer et sensibiliser - Il s'agit de la mesure la plus efficace que les banques puissent adopter. Grâce au contenu en ligne,  cibler de manière analytique les victimes potentielles  (les paiements sont effectués en temps réel). La prévention pourrait se faire via les canaux médiatiques et les réseaux sociaux.

Les plates-formes de cryptomonnaies ont un rôle capital à jouer. Les banques sont peu enclines à bloquer les paiements à cause des frais généraux opérationnels et des désagréments causés pour leurs clients. En facilitant le transfert de fonds, elles jouent le rôle de mules bancaires et risquent de subir des restrictions commerciales. 
Des contrôles rigoureux lors d'ouverture de compte peuvent  être instaurés. Des experts du secteur entendent faire bouger les lignes afin que les banques réceptrices assument leur part de responsabilité. L’idée est de permettre une refonte de la gestion des risques. En adoptant les contrôles standards appliqués  aux banques, les plateformes gagneront la confiance des banques (et de leurs clients) dont elles reçoivent les paiements.

Banques, consommateurs et plates-formes de crypto-monnaies ont un rôle majeur à jouer pour garantir la sécurité de ce marché encore émergent. Face à une solide collaboration tripartite, les fraudeurs  seront amenés à repenser leurs schémas de fraude. 

Source : étude KPMG pour Adan