La Fintech au coeur d'une meilleure inclusion financière

La révolution de l'open banking avec le paiement différé ou l'explosion des cryptos illustrent le dynamisme mondial des Fintech. Cette transformation offre aussi une inclusion financière croissante...

L’accès au crédit facilité pour les populations « fragilisées »

Les mouvements de migration dans le monde induisent le besoin de se reconstruire rapidement dans un nouveau pays. Nova Credit, fintech américaine, en expansion en Europe, permet aux immigrés d’avoir un accès simplifié au crédit. En effet, à leur arrivée, ces personnes n'ont aucun historique de solvabilité et ont du mal à accéder à des produits basés sur le crédit à des prix équitables comme les cartes de crédit ou le financement automobile. Nova Credit extrait les données de crédit établies des nouveaux arrivants de leur pays d'origine et les convertit en un score et un rapport équivalents pouvant être utilisés par les prêteurs et les fournisseurs de services financiers dans leur nouveau pays d’accueil. Ainsi, Nova Credit offre une base de gestion mondiale des données de crédit qui rend la relocalisation entre les pays plus fluide.

Aux US, SoLo Funds, la plateforme communautaire de prêts entre particuliers, permet aux personnes sous-bancarisées d’emprunter de l’argent en urgence. Les utilisateurs consentent ou financent des prêts de 50 $ à 500 $. Les emprunteurs choisissent quand ils souhaitent rembourser le prêt et donnent "un pourboire » à la personne qui finance le prêt. Sur le site, la durée moyenne des prêts est de 15 jours.

Le Mobile Money : vecteur de développement en Afrique

Le téléphone mobile est devenu une « commodité » dans le monde entier. C’est aussi un formidable instrument de développement sur le continent africain. Illustration: Cinetpay, la solution de paiement en ligne qui permet d’encaisser les paiements par mobile money sur le continent africain. La startup originaire du Cameroun équipe les entreprises avec des solutions d’encaissement et de transfert de monnaie électronique. Elle permet aussi aux millions de personnes exclues des services financiers de payer en ligne en prenant en charge plus de 40 moyens de paiement les plus répandus en Afrique francophone. L’intégration de sa solution de paiement se faisant en moins de 24h.

Créer sa propre carte de crédit et de fidélité

Historiquement, seules les grandes entreprises pouvaient prétendre proposer leur propre carte de crédit et/ou fidélité estampillée au nom de leur marque en s’adossant à la force de frappe des banques de réseau traditionnelles. La tech permet aujourd’hui d’abaisser les barrières à l’entrée et de s’ouvrir à des acteurs de plus petite taille. C’est le cas récent de la chaîne d’hôtels et auberges de jeunesse Selina qui a eu recours à la fintech new-yorkaise Imprint pour lancer sa propre carte de débit couplée à un programme de fidélité destinée à la génération Z. Les cartes sont aussi « pluggées » sur le système de Venmo et Coinbase pour le règlement en crypto. Le produit est basé sur le cloud d'Imprint avec les systèmes opérationnels de l’hôtelier : logiciel de gestion de la relation client de Salesforce et son logiciel de gestion des revenus de Duetto. Le système de la néobanque permet aussi d'éviter les vérifications de crédit, les taux d'intérêt élevés et les frais annexes qui pourraient dissuader les clients.

Les crypto-actifs, instrument de cette inclusion

Les crypto-actifs permettent de contribuer à l’inclusion financière notamment en réduisant les coûts, en simplifiant les processus, en supprimant les intermédiaires et en accélérant les transactions… Chrono.Tech, la fintech australienne et spécialiste des solutions blockchain RH en est une des illustrations avec sa plateforme mondiale LaborX de mise en relation entre freelance et entreprises. Les prestations étant réglées exclusivement en crypto. Cela permet d’ouvrir le marché du travail indépendant aux travailleurs non bancarisés aux quatre coins du monde.

Le micro-prêts en crypto : un exemple inspirant

Comme le relevait récemment The Africa CEO Forum, les plateformes de prêts en crypto en Afrique comme KamPay et Koinwa font aussi preuve de créativité dans l’inclusion. KamPay a mis en place un service de micro-prêt basé sur la crypto avec un programme dédié aux petits exploitants agricoles subsahariens. Les prêts sont matérialisés en bons échangeables contre des produits agricoles dans les points de vente de son partenaire Africa Grain and Seed (AGS) présent notamment au Zimbabwe. Ainsi, l’agriculteur ne reçoit pas d'argent réel et tout est stocké sur une blockchain. Le prêt est remboursé sur le portefeuille Kampay quand l’a récolte est vendue. 

Cette idée originale de prêt sans collatéral pour les agriculteurs pourra sans doute faire d’autres émules dans la planète Fintech. A suivre…