Du DAB aux APIs interconnectés : en 40 ans le digital a transformé la banque en un service de consommation courante

La banque est un des secteurs qui a connu une des plus grande transformation par le digital, qui a transformé un service confidentiel en un produit qu'on utilise au quotidien.

1983 – 2023 : en 40 ans, le secteur bancaire a diamétralement bifurqué d’un monde vers un autre. La banque est même devenue un cas d’école de la transformation rapide d’une industrie par le digital, à l’avant-garde des grandes avancées de la société.

Du costume-cravate au jean-basket, le secteur s’est affranchi de ses propres codes, en opérant une transformation digitale qui l’a fait passer d’un produit aux caractères confidentiels qu’on use avec parcimonie à une prestation ouverte qui rend service et qu’on utilise quotidiennement.

L’application interconnectée : la nouvelle ère de la banque de comptoir

Bien sûr, parler de digitalisation bancaire n’est pas un fait nouveau. Déjà au milieu des années 80, quand le DAB se muait en GAB* et que certains établissements permettaient de jeter un œil sur ses comptes par le biais du Minitel, un changement était en train de s’opérer. C’est à cette époque aussi que l’interbancarité a connu son véritable essor avec la popularisation des cartes bancaires et des services associés.

Ce qui est nouveau par contre, c’est la mutation qui est opérée avec le client aujourd’hui. La décennie 80 a impacté l’organisation des banques en simplifiant les process. La décennie 90 a fait éclore le concept de banque "outdoor" accessible en continu. Les années 2000 ont amené le concept de full-service positionnant les banques sur l’ensemble de la chaîne de valeur financière et améliorant en parallèle la relation client. Une véritable bascule s’est opérée.

Alors que les clients sont devenus autonomes dans la gestion de leurs comptes, jamais le service au n’a été aussi fort

La marche en avant des banques vers le digital a rendu autonome les clients dans la gestion quotidienne de leurs finances, et dans le même temps la digitalisation a permis aux banques d’améliorer l’expérience client en développant une nouvelle offre de services. Alors que l’autonomie laissait craindre à l’époque une certaine forme d’érosion de la relation client, le digital l’a au contraire renforcé et a tenu le rôle de l’accompagner au plus près, et à tout moment.  A tel point que la banque s’est immiscée dans le quotidien des français, comme un produit de consommation courante : assurances, télécom, micro-crédits… On consulte sa banque à tout moment.

L’IA à l’épreuve de la fast tech

La banque est entrée dans une ère des mutations. Attaquée sur ses marchés historiques, sa solidité (grâce aux réglementations européennes) lui permet de tenir et rester forte. Elle doit se réinventer continuellement, tout en confortant son statut de tiers de confiance. En ce sens, l’IA lui permet de répondre à ses nouveaux défis : l’exploitation de la data permet de mieux connaître pour mieux adresser, notamment en affinant le système de classification qui permet de pousser l’analyse de la consommation autrement que par les systèmes binaires actuels de catégories (revenus, CSP...). Cette capacité d’analyse des données par les algorithmes fait évoluer les banques vers le coaching bancaire et renforce le rôle des conseillers.

Par ailleurs, l’IA va permettre d’accélérer la proposition de services. Voici le temps de l’essor du Machine Learning pour mieux comprendre le comportement de la donnée dans le temps. Quand on sait que, pour certains secteurs d’activités, 10 minutes d’indisponibilité du serveur de paiement peuvent engendrer 1M€ de pertes de chiffres d’affaires, la disponibilité de services est un enjeu crucial. Et le Machine Learning qui accompagne l’IA renforce la prédictivité des incidents, et donc la qualité de l’expérience en bout de chaîne.

De nombreux acteurs se coordonnent en l’espace d’une dizaine de millisecondes pour valider un paiement. La rapidité de l’interconnexion est l’enjeu du moment. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, pour acheter une voiture il fallait : se rendre en concession pour voir et discuter des prix, puis contacter sa banque pour obtenir un crédit, revenir sur le lieu de vente pour signer le bon de commande, et rebelotte pour payer, avec entre temps un nouveau passage à la banque pour obtenir un chèque certifié. Aller plus vite, pour que, demain le consommateur n’ait plus à montrer patte blanche au préalable car la data aura déjà validé sa solvabilité. Et assurer la sécurisation des transactions pour maintenir un haut niveau de service.

* GAB (Guichet Automatique Bancaire) – DAB (Distributeur Automatique Bancaire)