Salle interactive, visite virtuelle, data : comment la recherche immobilière de bureaux se digitalise

Salle interactive, visite virtuelle, data : comment la recherche immobilière de bureaux se digitalise Le groupe JLL, spécialisé dans le conseil en immobilier d'entreprise, veut réduire le temps de recherche de ses clients et gagner en productivité grâce à un espace de travail digitalisé.

La salle est digne du film Minority Report. Et pour cause, la technologie qu'elle abrite est celle d'Oblong Technologies, une entreprise fondée par John Underkoffler, conseiller sur le film. Mais point de Tom Cruise à la recherche de criminels ici. Située dans le siège parisien de Jones Lang LaSalle (JLL), spécialiste américain du conseil en immobilier d'entreprise, la pièce doit aider les sociétés dans leur recherche de bureaux. Son nom ? Nxt, mais on prononce Next.

Sur les trois pans de mur qui font face aux visiteurs se trouvent, à gauche, un paperborad digital, qui peut afficher texte et images tout en servant de support d'écriture, au centre un immense écran composé de trois écrans plus petits, placés à l'horizontale, et à droite un autre écran gigantesque, lui aussi formé de trois autres, disposés à la verticale cette fois-ci. Comme une image vaut parfois mieux que 1 000 mots, voyez plutôt :

© LdeBroca

Le plafond est équipé de dizaines de capteurs. Ce sont eux qui permettent, via une manette, de faire passer des informations d'un support à l'autre. Lesquelles ? Celles accessibles depuis une application pour tablette (la version mobile est prévue pour janvier 2017), baptisée elle aussi Nxt. Elle donne accès à l'intégralité de l'offre de bureaux disponible à la vente comme à la location en Ile-de-France, soit 6 000 offres au total, dont 3 000 sous mandat JLL. Elles sont présentées sur une cartographie qui intègre des données publiques, comme la qualité de l'air dans le quartier par exemple.

Sur ces 6 000 offres, 1 000 sont disponibles en visite virtuelle. "Il ne s'agit pas d'images de reconstitution comme dans la plupart des visites virtuelles, insiste Charles Boudet, directeur général de JLL France, mais de scans." Pour cette partie, le groupe a fait appel à la technologie de scanner 3D de l'américain Matterport. Le procédé est relativement long, il faut compter environ deux heures pour scanner 1 600 mètres carrés. Mais la réalité n'est pas travestie : si des fils pendent ou si des tâches de café recouvrent la moquette des locaux, le client de JLL est mis au parfum d'emblée.

Concrètement, donc, l'expérience utilisateur proposée est la suivante : le client sélectionne via la tablette une offre en fonction de ses critères de recherche (secteur, surface, vente ou location…). La data, les images, les plans s'affichent sur les écrans. Il peut les faire basculer d'un support à l'autre à l'aide de la manette. Marie-Laure Leclercq de Sousa, directeur du département Agence de JLL, illustre : "Il peut par exemple déplacer le plan d'espace de l'immeuble sur le blanc digital et travailler sur des schéma d'implantation avec un stylo". Enfin, il peut s'il le souhaite visiter virtuellement le local.

L'objectif de cette installation ? Faire gagner du temps aux entreprises en recherche ou en veille de nouveaux espaces de travail. "Entre la première appréhension du marché et la prise de décisions, il s'écoule environ 3 à 4 semaines pour une petite surface (moins de 500 mètres carrés)", estime Charles Boudet qui s'est fixé de réduire ce délai à… 1 heure. Au bout de 60 minutes, le client est censé repartir avec une short-list de trois biens à visiter. Un compte-rendu retraçant toute les étapes de la réunion avec le conseiller JLL est généré automatiquement. Il permet aux utilisateurs qui en ont besoin de justifier leurs choix auprès de leur direction.

JLL a investi près d'un million d'euros dans ce dispositif qu'il compte par la suite déployer sur ses autres branches de métier, avec en priorité l'investissement et le conseil en aménagement. Le groupe ne prévoit pas d'impacter la tarification qu'il propose à ses clients pour autant et espère surtout gagner en productivité. Il faut en effet compter 25 à 30 visites en moyenne pour une prise de local. L'outil sera mis en service pour les premiers clients dès ce mois de décembre 2016.

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