Location : les baux autorisant la sous-location Airbnb commencent à séduire

Location : les baux autorisant la sous-location Airbnb commencent à séduire Après Paris, Century 21 s'apprête à étendre ses contrats compatibles Airbnb à Bordeaux, Toulouse et Montpellier.

Mieux vaut agir que subir. Voilà pourquoi le réseau d'agences Century 21 propose depuis juin 2018 aux propriétaires de logements à Paris de signer des contrats de location "Airbnb-compatibles" avec leurs locataires. "La location saisonnière a asséché l'offre locative dans certains quartiers de la capitale", constate Nathalie Naccache, chargée d'expérimenter le dispositif dans ses cinq agences de l'hyper-centre parisien. Volonté, donc, de réconcilier offre saisonnière et offre classique chez Century 21 – et de prendre sa part du gâteau, puisque l'agence récupère 7% du montant de la nuitée Airbnb. Et l'occasion, pour le géant américain, de démontrer une nouvelle fois qu'il encourage les propriétaires à se conformer à la législation. Interrogé par le JDN, le spécialiste de la location saisonnière fait d'ailleurs savoir qu'il est ouvert à la signature de partenariats de ce type avec d'autres réseaux. Huit mois après le lancement du bail Airbnb-compatible, où en est-on ?

Les cinq agences pilote ont totalisé 15 baux de location Airbnb-compatibles entre juin 2018 et février 2019

"Début février nous en étions à 15 baux Airbnb-compatibles dont deux tiers d'avenants et un tiers de nouveaux contrats", détaille Nathalie Naccache, soit une maigre proportion des 600 baux signés au total sur la période dans ses cinq agences. "C'est tout à fait normal à ce stade du dispositif, estime la patronne. Aujourd'hui les gens commencent à venir nous voir parce qu'ils ont entendu dire qu'on proposait ce type de contrats de location."

"Au fil des mois, le dispositif s'est affiné et amélioré", précise-t-on chez Century 21. "De nombreuses agences en province se sont déjà positionnées et n'attendent que notre feu vert pour se lancer. C'est le cas à Bordeaux, Toulouse et Montpellier, qui seront les trois premières villes à ouvrir après la fin de l'expérimentation à Paris. Nous avons également une forte demande à Nice et Tours." Le réseau se fixe de rendre l'offre disponible avant l'été, le temps de former les agents.

"Aujourd'hui les gens commencent à venir nous voir parce qu'ils ont entendu dire qu'on proposait ce type de contrats de location"

"C'est un dispositif taillé sur mesure pour les villes qui comptent beaucoup d'étudiants, précise Century 21, qui sont notre cœur de cible. Une fois leurs partiels passés, ils ont deux mois de vacances pendant lesquels leur appartement est vide. Certains préfèrent même quitter leur logement l'été et en chercher un nouveau à la rentrée pour ne pas avoir à payer deux mois de loyer dans le vide."

La réduction du taux de rotation fait d'ailleurs partie du discours commercial tenu aux propriétaires, confie Nathalie Naccache. Ceux-ci doivent bien évidemment donner leur accord. Autre argument : un appartement destiné à être sous-loué ponctuellement se doit d'être dûment entretenu et décoré. De quoi tranquilliser les bailleurs qui, instinctivement, redoutent la dégradation de leur bien. "Lorsque nous avons envoyé les premiers mailings à nos propriétaires sous gestion pour les avertir de la disponibilité de notre nouvelle offre, nous avons constaté qu'ils étaient inquiets vis-à-vis des voyageurs et pensaient aux problèmes que cela pouvait engendrer avec la copropriété, le voisinage, etc. D'une manière générale, les personnes âgées ont une certaine réticence et on n'insiste pas", raconte la dirigeante, qui rappelle aussi que  le spécialiste de la location entre particuliers dispose d'une garantie pour ses hôtes censée couvrir jusqu'à 800 000 euros de dommages matériels.

Airbnb envisage la signature de nouveaux partenariats de ce type avec d'autres réseaux immobiliers

Par ailleurs, c'est l'agence immobilière qui se charge de la mise en ligne de l'annonce et de toutes démarches qui en découlent, de la rédaction de l'annonce à la validation des voyageurs. "Quelqu'un qui n'a jamais loué via Airbnb, on ne va peut-être pas le prendre, précise Nathalie Naccache. A l'inverse, quelqu'un qui est bien noté, on le validera sans problème."

Dernier argument, et non des moindres, la rémunération du propriétaire, à hauteur de 23% du montant de la nuitée. Le locataire, lui, touche 70% du prix, qu'il fixe par ailleurs librement. "Grâce à ce dispositif, le locataire peut espérer générer 1 000 à 1 500 euros de revenus à l'année", estime la directrice d'agence.