10m² pour 1700 euros par mois, il loue une chambre de bonne au prix d'une villa en bord de mer

10m² pour 1700 euros par mois, il loue une chambre de bonne au prix d'une villa en bord de mer Un prix exorbitant pour ce bien situé au cœur du 16e arrondissement de Paris.

Au sixième étage d'un magnifique immeuble haussmannien parisien se trouve un studio de 10 mètres carrés proposé à la location dans le très prisé 16ème arrondissement. Le bien est situé avenue Victor Hugo, à proximité des Champs-Élysées et du Trocadéro.

Banal vous direz-vous ? Sauf qu'il est loué 1700 euros par mois, soit 170 euros du mètre carré, loin du loyer médian de 31 euros/m² que l'on trouve habituellement pour ce type de bien dans la capitale.

Pour justifier ce prix exorbitant, l'annonce met en avant plusieurs atouts exceptionnels. Le logement disposerait d'une vue sur la Tour Eiffel, visible depuis la chambre. L'immeuble dispose même d'une salle de sport et le bien est équipé d'une climatisation. De plus, les draps et serviettes sont fournis.

Image d'illustration © casamediacasamedia - 123RF

La kitchenette équipée comprend un réfrigérateur, un micro-onde, des plaques à induction, une bouilloire et une machine à café. L'espace repas donne accès à un balcon. Le studio comprend également une salle de douche avec WC, des espaces de rangement, et bénéficie d'une connexion Internet haut débit.

L'annonce précise qu'il s'agit d'un bail mobilité uniquement, un dispositif de location meublée de courte durée plutôt destiné aux personnes en formation professionnelle ou en études supérieures.

Malgré ces prestations, cette location pourrait enfreindre les règles d'encadrement des loyers en vigueur à Paris. En effet, selon le site de référence des loyers d'Île-de-France, dans ce quartier, pour un studio similaire, le loyer de référence majoré est fixé à 41,8 euros/m² pour la période juillet 2025-juin 2026. Même avec un "complément de loyer" justifié par des prestations exceptionnelles, l'écart entre le plafond légal (418 euros mensuels pour 10m²) et le montant demandé (1700 euros) reste considérable.

L'annonce ne précise pas s'il s'agit d'un bien en coliving (logement de luxe avec des espaces communs) qui pourrait le faire sortir des règlementations de l'encadrement des loyers. Contacté par le Journal du Net, le propriétaire de l'appartement parisien n'a pas souhaité nous répondre.

Dans les villes en tension comme Paris, ce type d'annonces n'est malheureusement pas rare. L'encadrement des loyers mis en place pour réguler un marché immobilier surchauffé peine à être respecté par certains propriétaires qui profitent de la forte demande et de la pénurie de logements. Les locataires, souvent en situation d'urgence ou peu informés de leurs droits, acceptent parfois ces conditions faute d'alternatives.

D'autres annonces similaires fleurissent dans la capitale et les grandes métropoles françaises. À Marseille, un studio de 21m² est proposé à 1500 euros mensuels (71,43 euros/m²), tandis qu'à Nice, un 20m² avec "prestations luxueuses" est affiché à 1290 euros, montant qui grimpe même à 1450 euros pendant la saison estivale. Ces exemples témoignent d'un phénomène qui s'étend bien au-delà de Paris.