Cyril Perducat (Schneider Electric) "Notre Digital Services Factory est composée de 300 personnes"

Alors que la Nuit du Directeur Digital se rapproche, Cyril Perducat, en charge de la stratégie IoT de Schneider Electric, présente au JDN le dernier grand chantier digital du groupe, la Digital Services Factory.

Le JDN propose pour la quatrième année consécutive le 19 juin prochain un événement destiné à récompenser les meilleurs chief digital officers de France. Pour en savoir plus : la Nuit du Directeur Digital.

JDN. Quelle a été la genèse du projet Digital Services Factory, et quelle est sa vocation première ?

Cyril Perducat est en charge de la stratégie IoT de Schneider Electric. © Schneider Electric

Cyril Perducat. La Digital Services Factory, telle que nous la concevons aujourd'hui, vise à définir des offres digitales qui ont pour objectif de permettre à nos clients d'avoir une meilleure efficacité opérationnelle combinée à une meilleure "sustainabilité". A l'origine, il y avait ce constat qui est propre à beaucoup de grands groupes, d'une approche, paradoxalement, trop centrée sur la technologie, de capacités technologiques, dispersées, fragmentées et pas toujours très cohérentes, et surtout d'une capacité d'exécution qui, en terme de rapidité, n'était pas toujours optimale.

Nous avons donc choisi de créer la Digital Services Factory pour reproduire à l'intérieur de Schneider Electric ce qui fait le succès des start-up digitales. C'est-à-dire cette capacité qu'elles ont de créer tout à la fois des équipes, un process, et des moyens techniques qui permettent de contraindre le dispositif d'exécution par le temps et par les ressources consommées en incitant tout le monde à se focaliser en priorité sur le business et à exécuter selon un rythme qui se compte en semaines et non plus en années.

Comment cela fonctionne-t-il ?

La Digital Services Factory est un projet reposant sur l'approche itérative du design thinking. Il s'agit d'amener les clients très en amont du process. Avec la Digital Services Factory, c'est le business qui tire la technologie et pas le contraire. L'objectif est d'éliminer rapidement les idées qui ne sont pas pertinentes, de faire des prototypes en consommant le moins de technologie possible mais en transformant cette idée en quelque chose d'encore plus testable avec des clients. Et d'arriver à la fin du processus d'incubation sur une idée que l'on va industrialiser dans le sens "MVP" (minimum valuable product). Tout ceci nous permet de diviser par trois le temps de développement sur des projets tels que les projets hardware par exemple.

Quelles sont les forces vives de ce projet ?

La Digital Services Factory est composée d'une équipe de 300 personnes réparties entre les Etats-Unis, la France et la Chine (70% de ressources techniques, 30% de ressources business). Device, cloud, analytics, data scientists, IA, développement d'algorithmes… les profils sont très variés.

Cette équipe est composée de ressources internes qui connaissent nos métiers et qui ont une sensibilité digitale, et de ressources extérieures sur des profils plutôt cloud, IA, cybersécurité et sur tout le spectre des compétences IoT. Nous avons également développé un partenariat avec Accenture de façon à amener un souffle nouveau. Aujourd'hui nous travaillons simultanément sur plusieurs dizaines de projets ce qui produit un effet de fertilisation croisée entre les différents projets et amplifie ce mouvement d'accélération.

Pouvez-vous nous citer quelques projets phares menés sous l'égide de la Digital Services Factory ?

Nous avons lancé cette année à Hanovre Machine Advisor, une offre qui porte sur le monitoring et la télémaintenance des machines. Nous préparons le lancement de cette offre en Chine. Autre exemple : Electrical Asset Advisor, un projet sur l'analyse des risques de défaillances des installations électriques.

Résumé du projet :

Pourquoi il est innovant

"Nous sommes en train de reconfigurer l'ADN de Schneider Electric de façon à ce que nos équipes puissent avoir les bonnes approches et les bonnes méthodes pour développer des offres digitales".

Pourquoi il est stratégique

"Dans la Digital Services Factory, la stratégie de Schneider Electric se transforme en projets, et ces projets sont exécutés. Nous allons ainsi de l'intention stratégique jusqu'à sa réalisation."

Pourquoi il est transformateur

"Ce projet de Digital Services Factory est le moteur de notre transformation digitale. A l'origine, puisque je suis en charge de l'IoT et de la transformation digitale, j'ai fait une proposition au comité exécutif de Schneider Electric et le comité exécutif et le CEO ont sponsorisé son exécution. Nous avons très rapidement pu bénéficier du soutien au plus haut niveau chez Schneider Electric pour rentrer dans cette démarche."

Pourquoi il est accélérateur

"L'accélération c'est la réduction des temps de développement mais aussi, parallèlement, l'augmentation du nombre d'offres digitales de Schneider Electric. Nous avons considérablement accéléré le nombre de mises sur le marché. Sur l'ensemble de la Digital Services Factory nous planchons actuellement sur 40 à 50 projets d'offres supplémentaires sur lesquels nous travaillons avec les business dans une démarche d'accélération digitale."