Conjoncture : le Japon contre-attaque

Six trimestres de recul de l’activité dans la zone euro. Trois pays y échappent au T1. La France n’en fait pas partie

Les estimations de croissance au premier trimestre indiquent que la zone euro demeure en récession, et ce pour le sixième trimestre consécutif. Seuls trois pays ont enregistré une croissance positive au T1. Après avoir longtemps résisté, la France a finalement été happée.
Si l’Allemagne croît, c’est dans une très faible mesure, performance d’autant plus décevante que le recul avait été marqué au T4. Deux jours après, c’est le Japon qui a publié ses estimations de croissance, et le tableau est bien différent, avec une croissance trimestrielle de 0,9%, tirée par la consommation et les exportations. Il semble bien que l’Abenomics porte rapidement ses fruits. La promesse d’un policy-mix accommodant à l’extrême a conduit le yen à une forte dépréciation. Cette semaine, il a franchi la barre des 100 JPY contre USD pour la première ois depuis octobre 2008.
Par le passé, d’autres épisodes de dépréciation n’avaient eu que peu d’effets sur l’économie japonaise. Mais cette fois c’est différent : la Banque du Japon s’est  engagée à mettre en œuvre tout ce qui sera nécessaire pour conduire l’inflation à la hausse. La base monétaire sera doublée grâce à des achats de titres de la dette souveraine. Pour l’heure, ces engagements sont jugés crédibles, d’où la chute du yen, qui sera cette fois durable.