Primes de cabinet des ministres : 24,2 millions d'euros à répartir en 2014

Primes de cabinet des ministres : 24,2 millions d'euros à répartir en 2014 Les indemnités pour sujétions particulières permettent aux membres du gouvernement de récompenser leurs collaborateurs.

"On n'est jamais si bien servi que par soi-même". Manuel Valls fait mentir l'adage : alors que c'est à lui que revient la tâche d'allouer aux différents cabinets ministériels l'enveloppe annuelle dédiée aux indemnités pour sujétions particulières (ISP), le cabinet du Premier ministre n'est pas le mieux doté.

Pour rappel, les ISP sont des primes que les membres du gouvernement peuvent distribuer à leurs collaborateurs pour compenser les contraintes, inhérentes à leur fonction, qu'ils supportent au quotidien (heures supplémentaires ou encore astreinte...).

Les ISP sont en recul de 8,9% par rapport à 2013 et "inférieures de 16 % à la moyenne de la période 2007-2011"

En 2014, la dotation de ces ISP s'élève à 24,2 millions d'euros, à répartir entre 17 ministères (18,5 millions d'euros) et 15 secrétariats d'Etat (5,7 millions d'euros). Selon le document budgétaire qui en livre le détail, les ISP sont en recul de 8,9% par rapport à 2013 et "inférieures de 16 % à la moyenne de la période 2007-2011".

Certes, Manuel Valls dispose sur cette somme d'un budget confortable de 6,1 millions d'euros pour récompenser les membres de cabinet et personnels chargés des fonctions supports (protection des ministres, sécurité des bâtiments, intendance, logistique...) qui l'entourent. Mais ramenée au nombre de ceux qui bénéficient de ses largesses au 1er août 2014, cette somme ne représente plus que 9 502 euros de primes annuelles par tête.

On est loin de l'indemnité moyenne de 11 415 euros par an et par personne à laquelle Michel Sapin, ministre potentiellement le plus généreux, peut consentir. Et le locataire de Bercy n'est pas le seul à devancer le Premier ministre. Marylise Lebranchu, Najat-Vallaud Belkacem, Benoît Hamon et George Pau-Langevin le précèdent également.

 
Les ministres disposant des plus fortes primes par personne en 2014
Rang Ministre Fonction Budget primes 2014 Bénéficiaires (au 1er août 2014) Montant moyen
Source : PLF 2015
1 Michel Sapin Finances et Comptes publics 742 000 € 65 11 415 €
2 Marylise Lebranchu Décentralisation et Fonction publique 568 000 € 52 10 923 €
3 Najat Vallaud-Belkacem Droits des femmes, Ville, Jeunesse et Sports 655 000 € 63 10 397 €
4 Benoît Hamon Education nationale 730 000 € 72 10 139 €
5 George Pau-Langevin Outre-mer 550 000 € 57 9 649 €
6 Manuel Valls Premier ministre 6 100 000 € 642 9 502 €
7 Marisol Touraine Affaires sociales et Santé 750 000 € 80 9 375 €
8 Arnaud Montebourg Economie et Redressement productif 591 000 € 67 8 821 €
9 Aurélie Filippetti Culture et Communication 703 000 € 80 8 788 €
10 Stéphane Le Foll Agriculture, porte-parole du gouvernement 460 000 € 54 8 519 €
11 François Rebsamen Travail, Emploi et Dialogue social 705000 € 86 8 198 €
12 Sylvia Pinel Logement et Egalité des territoires 437 000 € 60 7 283 €
13 Ségolène Royal Ecologie, Développement durable et Energie 622 000 € 87 7 149 €
14 Bernard Cazeneuve Intérieur 1 620 000 € 246 6 585 €
15 Laurent Fabius Affaires étrangères 1 097 000 € 180 6 094 €
16 Christiane Taubira Justice 971 000 € 166 5 849 €
17 Jean Yves Le Drian Défense 1 230 000 € 335 3 672 €

  En détails : Les budgets primes des ministres du gouvernement Valls

Méthodologie

Les chiffres cités dans le tableau ci-dessus sont issus du jaune budgétaire annexé au projet de loi de finances pour 2015.

Le classement a été réalisé en divisant l'enveloppe annuelle allouée aux différents cabinets ministériels par le nombre de bénéficiaires de cette indemnité au 1er août 2014. Le chiffre ainsi obtenu correspond à une prime potentielle moyenne par personne et par an.

A noter que les ISP sont encadrées par des règles fixées par un décret paru en 2001. Elles sont notamment soumises à l'impôt sur le revenu et aux cotisations sociales.

Les indemnités pour sujétions particulières ne correspondent pas à des primes de Noël, comme l'ont affirmé certains sites qui se sont emparés du classement 2012 publié par le JDN (qui réalise ce palmarès chaque année depuis 2007).