Franchise ou coopérative : quelles différences ?

Franchise ou coopérative : quelles différences ? Sur le plan juridique et opérationnel, ces deux modes d'organisation de commerce sous enseigne diffèrent en plusieurs points.

La franchise n'est pas le seul recours pour devenir commerçant indépendant sous une grande enseigne. Plusieurs réseaux de renommée nationale évoluent en coopérative, notamment dans la grande distribution avec E. Leclerc et Intermarché, l'optique avec Atol les Opticiens ou encore le sport avec Intersport.

Plus de pouvoir dans la coopérative

"La plus grande différence entre un système de franchise et une coopérative, c'est le management de la tête de réseau", résume Thierry Borde, fondateur du cabinet de conseil Franchisé Gagnant.

Côté franchise, le franchiseur incarne l'organe de décision, les franchisés ne jouant qu'un rôle consultatif. Souvent, des comités de travail composés de franchisés volontaires ou élus par leurs pairs échangent toute l'année et émettent des recommandations sur des thématiques telles que la stratégie marketing, la sélection de produits et services ou encore le système informatique. Ces informations sont ensuite remontées au franchiseur, qui a le dernier mot.

Dans une coopérative, le pouvoir est éclaté : quelle que soit le nombre de parts sociales détenues par un adhérent, un homme = une voix. "Il s'agit d'un système représentatif : les associés prennent les décisions, élisent leurs dirigeants de manière démocratique en assemblée générale", précise Alexandra Bouthelier, déléguée générale de la Fédération des enseignes du commerce associée (FCA). Un fonctionnement qui peut parfois entraîner de longs processus avant de prendre une décision ferme mais "de cette façon, aucune décision n'est imposée. Les coopérateurs prennent le temps de comprendre pourquoi telle stratégie est nécessaire et pourront ainsi l'appliquer intelligemment".

Moins de contraintes dans la franchise

De ces modes de prise de décision découlent une implication des membres du réseau à géométrie variable. Dans les franchises qui pratiquent le système de "comités de travail", les franchisés sont appelés à donner une partie de leur temps au réseau mais très souvent il s'agit de volontariat. Dans les coopératives, en revanche, il est quasi obligatoire de consacrer une certaine part de son temps au collectif. Au sein du groupement l'Union des Mousquetaires, par exemple, il existe le tiers temps : chaque adhérent consacre deux journées par semaine au réseau (développement, commissions produits, etc.).

Redevances imposées contre cotisations votées

Pour rejoindre un réseau de franchise, le chef d'entreprise devra (dans la grande majorité des cas), s'acquitter d'un droit d'entrée dont le montant varie selon l'enseigne. Dans une coopérative, on parle plutôt de parts sociales à acquérir, oscillant généralement entre 1 500 et 2 000 euros.

Tout au long du partenariat l'adhérent doit aussi verser un certain montant, qu'il s'agisse d'un franchisé ou d'un coopérant. Ces sommes, calculées en fonction du chiffre d'affaires réalisé, sont allouées au réseau qui est censé les réinvestir pour déployer des stratégies de communication, marketing ou encore développer le réseau. Deux différences, toutefois. Côté franchise, on parle de redevances ou royalties tandis qu'il s'agit de cotisations dans un système coopératif. Autre distinction : le pourcentage des redevances en franchise est fixé par l'enseigne. En coopérative, le montant est voté en assemblée générale par l'ensemble des adhérents.

Il est important de noter que ces distinctions existent de façon générale, mais pas absolue. Une étude au cas par cas, enseigne par enseigne s'impose, chaque réseau ayant ses modalités propres.