Bilan de François Hollande : fait-il mieux que Nicolas Sarkozy ?
Au bout de trois ans, l'actuel président de la République a-t-il de meilleurs résultats économiques que son prédécesseur en matière de croissance, chômage, santé des entreprises…
Trois ans après son accession au pouvoir, l'heure des comparaisons a sonné pour François Hollande. Si l'on sait que la situation économique de la France n'est guère fameuse, malgré quelques soubresauts positifs depuis peu, l'actuel président de la République doit-il rougir de son bilan face à celui de son prédécesseur Nicolas Sarkozy ? Croissance, chômage, bourse, pression fiscale, coût du travail, revenus des Français, dépenses de R&D… Sous lequel des deux chefs d'Etat ces indicateurs ont-ils été le moins à la peine ?
L'exercice des comparaisons est toujours délicat : juger deux périodes distinctes, avec un contexte économique différent, peut fausser la donne. Sans compter que les actions du premier ont un impact sur la situation dans laquelle arrive le second. C'est pourquoi le JDN a comparé, graphiques à l'appui, les performances des deux présidents uniquement au regard des évolutions constatées dans d'autres pays ou groupes de pays.
A chaque fois, c'est la même durée de mandat qui est analysée, en fonction des statistiques internationales disponibles. Voici le résultat du match (cliquez sur l'intitulé de l'indicateur pour voir le détail) :
Indicateur | François Hollande | Match nul | Nicolas Sarkozy |
---|---|---|---|
Croissance | X | ||
Chômage | X | ||
Activité de l'industrie | X | ||
Activité des services | X | ||
Dette publique | X | ||
Balance courante | X | ||
Bourse | X | ||
Consommation | X | ||
Coût du travail | X | ||
Pression fiscale | X | ||
Construction | X | ||
Revenus des ménages | X | ||
Dépenses de R&D | X | ||
Ventes de voitures | X | ||
Niveau des prix | X | ||
Investissement | Pas de comparaison internationale | ||
Marge des PME | Pas de comparaison internationale | ||
Total | 3 | 3 | 9 |
Verdict : François Hollande fait mieux que Nicolas Sarkozy sur seulement trois critères (production industrielle, évolution de la bourse et dépenses de R&D). Le précédent locataire de l'Elysée remporte la mise sur neuf indicateurs et l'égalité est prononcée trois fois.
A juste titre, les partisans de François Hollande souligneront que, pour bon nombre d'indicateurs, le décrochage d'avec les autres pays s'est amorcé en fin de mandat de Nicolas Sarkozy, en général au cours du deuxième semestre 2011. C'est particulièrement criant en matière de croissance, de chômage et de revenus des ménages.
Rares sont les indicateurs économiques pour lesquels l'Hexagone peut s'enorgueillir de faire mieux que les autres pays
Surtout, au-delà du combat de coqs, on retiendra de l'exercice les piètres performances de la France en comparaison des autres pays développés. Rares sont les indicateurs économiques pour lesquels l'Hexagone peut s'enorgueillir de faire mieux que les autres. On peut citer l'activité des services entre 2007 et 2012, le niveau de la dette publique face à la moyenne de la zone euro, la construction pendant une bonne partie du mandat Hollande, les ventes de voitures sous ce même président et enfin l'inflation.
Autre rappel d'une vérité bien connue, qui explique, au moins en partie, la victoire écrasante de Nicolas Sarkozy : en période de crise, la France a tendance à moins souffrir grâce à son secteur public important et à sa forte protection sociale. En contrepartie, elle est plus lourde à faire redécoller en phase de reprise. Un handicap qu'aucun des deux chefs d'Etat n'est parvenu à résoudre. Egalité !