Ils ont quitté leur job pour devenir franchisés

Ils ont quitté leur job pour devenir franchisés La majorité des créateurs ou repreneurs en réseau exercent une activité salariée avant de se lancer. Rencontres avec trois d’entre eux.

Ils étaient ingénieurs, cadres supérieurs ou directeurs marketing, et occupaient des postes stables. Pourtant, ils ont un jour décidé de tout miser sur la franchise pour créer leur entreprise. Pourquoi ?

Un nouveau quotidien

Pour beaucoup, la franchise représente l’opportunité de se reconvertir dans un secteur totalement différent de celui exercé en tant que salarié. Ce qui implique d’apprendre un nouveau métier.

Eric Sanvelian s’est ainsi lancé dans l’immobilier et a ouvert une agence à Versailles, sous l’enseigne ERA, après plus de 20 années passées dans la finance. A 50 ans, il a choisi un secteur qui l’intéressait mais dans lequel il était néophyte : "Le métier d’agent immobilier est très technique", reconnait-il. "Un an après, j’apprends encore de nouvelles choses. Heureusement que j’ai entrepris en franchise, pour la formation et l’accompagnement du réseau."

De gauche à droite et de bas en haut : Arnaud Vigneron (Au Bureau), Eric Sanvelian (ERA), Stéphanie et Matthieu Metzger (Monceau Fleurs). © JDN

Idem pour Matthieu et Stéphanie Metzger : ces anciens ingénieur en électricité et préparatrice en pharmacie se sont reconvertis dans la fleur et dirigent aujourd’hui quatre Monceau Fleurs à Nantes et ses environs. "Nous en avions assez de la hiérarchie et voulions travailler pour nous", explique Matthieu. Souhaitant entreprendre dans le commerce, c’est par hasard qu’ils ont eu un coup de cœur pour le métier de fleuriste, qu’ils ne connaissaient pas. Là encore, la formation du réseau a été primordiale.

Arnaud Vigneron a, quant à lui, quitté un poste de directeur marketing dans une grande enseigne de parfumerie pour ouvrir une brasserie Au Bureau (groupe Bertrand) à Strasbourg. "J’ai ainsi pu renouer avec le secteur de la restauration, dans lequel j’ai baigné étant plus jeune", confie-t-il.

De nouvelles contraintes…

"Devenir franchisé, c’est quitter la pression d’un patron pour une autre : celle qu’a tout dirigeant de PME", résume Matthieu Metzger. Surtout, c’est accepter d’investir tout ou partie de ses économies sans garantie de retour sur investissement. "Une décision pas toujours bien comprise par les proches et encore plus si vous avez une situation relativement confortable", poursuit le franchisé Monceau Fleurs.

En plus d’une rémunération plus houleuse et difficile dans les premières années d’ouverture, l’entrepreneuriat en franchise induit une nature de contraintes inédite. "Aujourd’hui, je ne m’occupe pas seulement d’un secteur mais de tous les métiers de l’entreprise : marketing, commercial, administratif, juridique, management, etc.", explique Eric Sanvelian, le franchisé ERA Immobilier. "Les semaines de travail sont beaucoup plus chargées mais cela me permet de prendre la mesure de ce qu’est vraiment l’entreprise."

A cette obligation de polyvalence s’ajoute celle de devoir rendre des comptes non plus à sa direction mais à divers interlocuteurs – clients, fournisseurs, collaborateurs, etc. "On a le sentiment d’avoir une responsabilité sociale : celle de faire vivre et évoluer ses salariés", ajoute Arnaud Vigneron, franchisé Au Bureau.

… pour des enjeux différents

Malgré tout, la franchise change la donne. En particulier, la "capitalisation" plutôt qu’un salaire mensuel est l’enjeu qui revient dans toutes les bouches des franchisés. "Mon objectif est d’ouvrir plusieurs agences pour, à terme, mailler le secteur", explique le franchisé ERA. Même son de cloche pour Arnaud, qui espère inaugurer rapidement un deuxième restaurant Au Bureau. Quant à Matthieu, franchisé depuis le début des années 2000, le plus dur semble derrière lui : aujourd’hui, son patrimoine s’est enrichi de quatre fonds de commerce, et son revenu est désormais plus élevé que celui perçu lorsqu’il était salarié.

Autre avantage de la franchise par rapport au salariat : la liberté. "Je gère mon agenda comme je le veux et prends mes propres décisions sans être dépendant de la structure matricielle d’un groupe", souligne Matthieu. "Quand on se lève le matin, c’est pour notre propre entreprise."