Télémédecine, Big Data... Marisol Touraine annonce la stratégie e-santé 2020

Télémédecine, Big Data... Marisol Touraine annonce la stratégie e-santé 2020 La ministre des Affaires sociales et de la Santé veut lancer un plan Big Data en santé, aider au développement de living labs ainsi que relancer le DMP et la télémédecine.

La ministre de la Santé vient de dévoiler la stratégie nationale e-santé 2020 destinée à faire de la France un pays compétitif et innovant dans le secteur. Une nécessité au regard du rapport Pipame publié en février et qui révèle que les entreprises du secteur souffrent "d'un handicap de taille et de visibilité sur les marchés internationaux" et que "le tissu industriel français de l'e-santé reste immature".

Quatre grands axes ont été définis par la Ministre.

Développer la médecine connectée

La ministre évoque déjà plusieurs mesures destinées à développer la médecine connectée. D'abord, en structurant l'action des éditeurs de logiciels en santé autour de règles et de terminologies partagées. Ensuite, en créant un "blue button" à la française, ce dispositif américain qui permet aux patients de visualiser et télécharger toutes leurs données de santé en ligne, pour faciliter l'accès des patients à leurs informations médicales. La conférence nationale de santé devra "définir dès cette année les contours du projet, en lien avec le DMP".

Valoriser les données de santé

Marisol Touraine annonce aussi la création d'un administrateur des données de santé au ministère, dont l'une des missions sera d'accélérer l'open data en santé. Un plan Big Data en santé sera par ailleurs lancé cet automne pour mieux valoriser les données. Objectif, par exemple : mettre au point de nouvelles applications de suivi à distance ou d'interprétation de données médicales pour aider au diagnostic.

Encourager la co-innovation

Pour développer le secteur e-santé, le gouvernement souhaite favoriser la co-innovation entre professionnels de santé, chercheurs et entreprises. Marisol Touraine annonce qu'elle "appuiera le développement de livings labs en santé", les laboratoires qui testent des innovations en reproduisant des conditions de vie réelle, comme le cluster e-santé Aquitaine par exemple. L'objectif sera d'y tester de nouveaux outils (télémédecine, applications de suivi de traitements…).

Autre axe de réflexion : le développement de cursus de formation des professionnels de santé autour du numérique. La ministre assure vouloir soutenir les programmes d'appui aux professionnels porteurs de projets numériques innovants avec des appels à projets et une meilleure prise en compte de cette composante dans les critère de sélection.

Processus d'évaluation accélérés pour les innovations e-santé

Par ailleurs, le gouvernement va se pencher sur les processus d'évaluation des innovations e-santé. "Les méthodes (…) ne sont pas adaptées aux dispositifs d'e-santé, dont les innovations sont rapides et dont l'efficience dépend largement de l'implication des équipes médicales", a déclaré la ministre. De nouveaux modèles d'évaluation adaptés à l'e-santé, "qui tiennent compte du retour d'expérience des utilisateurs", vont être étudiés par la Haute autorité de santé et le délégué à l'innovation en santé.

Gagner en agilité

Au programme de cet axe : renforcer l'appui aux établissements de santé qui simplifient les démarches administratives des patients en les numérisant -pour prendre un rendez-vous en ligne, par exemple.

Promouvoir la démocratie sanitaire

Une plateforme numérique va également être mise en place pour faciliter la consultation et la participation des usagers sur les sujets e-santé. Marisol Touraine dit vouloir faciliter la mise en place d'une "démocratie sanitaire" dans laquelle tous les acteurs sont associés à la mise en œuvre des politiques de santé.

Assurer la sécurité des données

Un plan d'action sur la sécurisation des systèmes d'information en santé est en préparation. Par ailleurs, un conseil stratégique qui réunira des représentants des professionnels de santé, des usagers, des industriels, ainsi que les institutions publiques concernées sera mis en place à l'automne pour piloter la mise en œuvre de la stratégie.