Médecines douces : que révèlent les études en ligne ?

86% des Français ont une bonne image des médecines douces, selon une étude réalisée en ligne par Harris Interactive pour Santéclair. Elles sont perçues comme utiles, notamment en complément à la médecine traditionnelle.

Les médecines douces sont le sujet de nombreux articles sur Internet : ostéopathie, diététique, homéopathie, acupuncture, psychologie, sophrologie, naturopathie, hypnose, chiropraxie… Beaucoup de personnes s'intéressent à ces disciplines alternatives pour leur santé. Selon une étude réalisée en ligne, 71% des Français ont déjà eu recours à une pratique de médecine douce.

La cote de popularité des médecines douces

Selon cette même étude réalisée en ligne par Harris Interactive pour Santéclair, 86% des Français ont une bonne image des médecines douces. Près d’un quart d’entre eux en ont même une très bonne image. Les résultats du sondage indiquent que les médecines douces sont perçues comme utiles (87%), notamment en complément à la médecine traditionnelle (88%), pour solutionner les petits maux (91%), pour soigner sans médicaments (83%) et en prévention (83%). Les Français considèrent d’ailleurs que ces pratiques de santé alternatives sont amenées à se développer de plus en plus (86%). Leur opinion générale est donc majoritairement très positive. Mais qu’en pensent-ils concrètement ? Certaines personnes sont-elles sceptiques quant à l’efficacité des médecines non conventionnelles ?

De manière générale, les Français qui ont déjà consulté des praticiens en médecines douces (71%) se montrent majoritairement satisfaits des soins qu’ils ont reçus. Les autres ne semblent pourtant pas fermés à ces pratiques parallèles : seulement 17% d’entre eux affirment ne pas croire en l’efficacité de ce type de soins.

En comparaison à la médecine traditionnelle (médecine conventionnelle, également dite "classique"), les médecines douces sont jugées plus respectueuses de l’organisme (62%) et de l’environnement (60%). Elles sont toutefois jugées moins accessibles et moins encadrées par les instances professionnelles. Plus de la moitié des Français interrogés estiment que les consultations et les traitements de médecine douce devraient être remboursés par la Sécurité Sociale, au même titre que les autres soins de santé. En effet, 76% les considèrent chers et 50% ont déjà dû renoncer à des soins en médecine douce à cause du coût des consultations.

Un sentiment d'innovation dû à la digitalisation de l'information médicale ?

Fait surprenant, 37% des personnes interrogées trouvent les médecines douces "innovantes" alors que beaucoup d’entre elles sont, en réalité, anciennes. Ce sentiment d’innovation s’explique peut-être par le fait que les traitements alternatifs connaissent un regain d’intérêt, en partie motivé par la recherche d’une médecine plus respectueuse de l’organisme et de l’environnement.

Par ailleurs, Internet comporte de l’information médicale digitalisée de plus en plus fournie et détaillée, ce qui peut donner une image novatrice. En effet, la digitalisation de l'information médicale permet aux médecines douces de toucher un plus large public, ce qui peut expliquer ce regain de popularité ainsi que ce sentiment d’innovation.

Une communauté scientifique active en ligne

Un doute persiste concernant le caractère scientifique de ces disciplines non conventionnelles : seulement 57% des personnes interrogées les estiment scientifiques. Un chiffre susceptible d’évoluer à la hausse en raison du grand nombre d’études scientifiques accessibles en ligne.

En effet, les médecines douces suscitent l'intérêt des scientifiques. En guise d’exemple, de très nombreuses études sont menées sur les plantes médicinales dont les effets sur l’organisme sont de mieux en mieux compris et vérifiés. Utilisées depuis des milliers d’années pour leurs bienfaits sur la santé, notamment en médecine douce (phytothérapie), les plantes médicinales sont constamment sous le microscope des spécialistes. Dans certaines études scientifiques leur efficacité est jugée similaire à celle des médicaments de synthèse, souvent sans effets indésirables, ce qui séduit les consommateurs en quête de solutions naturelles jugées plus saines pour la santé. Pareillement, la diététique est en pleine évolution car la population prend conscience de l’importance de l’alimentation pour la santé. Mieux s’alimenter est désormais souvent associé à une meilleure santé, et la crise sanitaire (Covid-19) a amplifié cette pensée en venant bouleverser le quotidien et le système de santé.

L’observatoire annuel des compléments alimentaires de Synadiet (Syndicat National des Compléments Alimentaires) confirme cette tendance avec des résultats qui indiquent que les Français sont de plus en plus à l’écoute de leur santé. En effet, 82% d’entre eux déclarent avoir fait évoluer leurs habitudes afin d’entretenir leur santé et celle de leurs proches. Cette recherche de santé s’est accentuée avec la crise sanitaire (Covid-19) : un Français sur deux indique utiliser davantage de compléments alimentaires et de produits de santé naturels, notamment pour renforcer son système immunitaire. Cette information est confirmée par la soudaine hausse de la demande en échinacée sur Internet en mars 2020 (voir le graphique ci-dessous), une plante médicinale réputée pour ses vertus immunitaires. En rupture de stock chez de nombreux vendeurs (commerces en ligne, pharmacies...) qui n’avaient pas prévu cet engouement, les consommateurs ont alors choisi d’autres solutions naturelles telles que l’astragale, une plante immunitaire qui suscite également l’intérêt.

Évolution du nombre de recherches pour le terme « échinacée » entre septembre 2019 et septembre 2020 sur le moteur de recherche Google. On constate qu'il y a eu un pic en mars 2020. Source : Google Trends.

Vers une meilleure prise en charge ?

Toutes ces données indiquent que les médecines douces sont majoritairement acceptées et appréciées. Néanmoins, beaucoup de Français se sentent mal informés (56%) sur ces pratiques médicales et aimeraient qu’elles soient mieux encadrées et prises en charge à l’image des autres soins.