L'essor des technologies sans contact dans la santé
Avec des infrastructures réseau simples et un choix de solutions faciles à mettre en place, le passage du secteur de la santé dans l'ère du "contactless" ne requiert qu'une analyse et une planification bien appropriées.
La crise du coronavirus ne montrant que peu de signes de ralentissement, les organismes de santé du monde entier se tournent vers des solutions technologiques pour minimiser les possibilités de contact physique entre les prestataires de soins et les patients. Ainsi, nombre d'organisations ont déjà déployé des technologies "contactless", aussi appelées sans contact, ou s'apprêtent à le faire.
Pour autant, si le déploiement de ces dernières peut jouer un rôle clé dans la réduction des interactions physiques et la collecte de données de santés précieuses pour mieux comprendre l’épidémie, il est primordial de garder certaines considérations à l’esprit pour mener ce déploiement à bien et jeter les bases de l’utilisation des technologies sans contact pour les années et les crises à venir.
La sécurité et le choix du réseau
Tout d’abord, il est évident qu’une des priorités réside dans la sécurité et la disponibilité du réseau. Les données sensibles des patients doivent être sécurisées et protégées de bout en bout : du capteur qui extrait la donnée, en passant par le réseau permettant de les connecter, à l’application centrale qui donnera du sens et une vue d’ensemble pour déclencher des actions ou des décisions. Par exemple, des capteurs IoT (Internet des objets) placés au niveau des portes des domiciles de patients suivis à distance peuvent envoyer de petits messages pour informer le personnel de santé des ouvertures et fermetures et ainsi assurer une supervision et une protection optimale des patients. Parmi les nombreuses options disponibles, les organismes de santé peuvent se tourner vers un réseau optimisé et à faible puissance, tel qu’un réseau 0G, pour leur permettre de récolter ces données simples au moindre coût.
Dans certains cas, les réseaux 0G peuvent être utilisés comme systèmes de communication de secours ou de basculement pour les systèmes de surveillance à prédominance Wi-Fi ou cellulaire. Il s'agit d'un avantage majeur si l'on considère que la redondance des communications est parfois une exigence opérationnelle dans le secteur de la santé. En outre, dans des environnements qui présenteraient des défis techniques pour les infrastructures de réseau traditionnelles (telles que les installations en milieu confiné), la capacité des utilisateurs finaux à installer leurs propres systèmes, infrastructures et stations de base, peut rendre le déploiement de la technologie rapidement viable.
Définir correctement ses besoins
Une autre considération clé réside dans l'identification et la définition de cas d'utilisation appropriés à la technologie sans contact. Voici des exemples d’utilisation de ces technologies dans le contexte de la pandémie que nous traversons :
- Des capteurs IoT peuvent être utilisés pour suivre les livraisons des équipements de protection individuelle (EPI) critiques dans le milieu hospitalier
- Des consultations vidéo peuvent être lancées après qu'un médecin généraliste ait reçu une alerte d'un patient surveillé à domicile par des capteurs IoT
- Une surveillance des populations vulnérables grâce à des signaux électroniques périodiques est également possible
Enfin, les technologies sans contact peuvent aider à mesurer des paramètres environnementaux afin de permettre des méta-analyses évaluant l'impact de ces paramètres sur les résultats des patients Covid-19.
Avantages pour les patients et les prestataires
La technologie sans contact peut bénéficier directement aux établissements de santé, en contribuant à préserver la santé du personnel, ainsi que celle des patients.
Parmi les avantages des solutions de santé sans contact pour les patients, on peut citer :
- Détections de bactéries dans l’eau. SPICA Technologies, est en train d’effectuer le déploiement d'un système basé sur l'IoT pour surveiller les niveaux de légionelles dans l'approvisionnement en eau grâce à des capteurs connectés. La légionelle est une bactérie véhiculée par l'eau qui provoque la légionellose, laquelle peut être mortelle dans environ 10% des cas.
- Des capteurs de mouvement connectés pour détecter les chutes. Des start-up innovantes, telles que Vitalbase, utilisent déjà cette technologie en combinaison avec des algorithmes d'IA pour accélérer le processus d'appel à l'aide auprès des personnes socialement isolées ou en quarantaine. Un autre exemple est SeniorAdom, une solution conçue pour détecter automatiquement des anomalies comportementales potentielle y compris celles liées à une chute, à l'évanouissement d'une personne ou à une détérioration de son état mental comme chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
- Déploiement massif de boutons d'appel à l'aide. Ces boutons ont été déployés dans les hôpitaux temporaires espagnols pour permettre aux patients d’appeler le personnel soignant. Contrairement aux systèmes hospitaliers classiques, ils ne doivent pas être câblés et peuvent être mise en place sans besoin d’autres infrastructures. Un exemple concret de comment une solution basée sur un réseau 0G est idéale pour une mise en œuvre rapide et étendue dans un environnement tel qu'un hôpital de campagne construit dans un laps de temps très court et avec un nombre de lits occupés changeant rapidement.
Enfin, avant d'entamer le déploiement, les équipes doivent définir les flux de données opportuns. Dans le domaine de la santé, contrairement à de nombreux autres cas d'utilisation de l'IoT, les extrêmes dans la chaine d’interactions sont souvent des êtres humains. Afin de minimiser les interactions entre des individus (des interfaces homme-homme), les personnes qui planifient le déploiement des solutions sans contact doivent cartographier avec précision le flux de données entre le patient et l'application centralisée afin de comprendre les points de contacts qu’on peut automatiser. Sans cette analyse, le système peut s’avérer inutile dans son objectif de réduire les contacts humains. Certains systèmes de santé, par exemple, utilisent des robots médicaux connectés à des technologies IoT pour prélever des échantillons et effectuer des tests, mais négligent de réfléchir à la manière de les acheminer vers le laboratoire d'analyse. Si un être humain doit toujours prélever des matières dangereuses, le risque d’exposition à ces substances et leur propagation n'ont pas été évités. Dans une situation idéale, "contactless" devrait strictement signifier "sans contact" - minimisant tout transmission, directe ou indirecte, entre le personnel de santé et les patients.
Avec des infrastructures réseau simples et un choix de solutions disponibles et faciles à mettre en place, le passage du secteur de la santé dans l'ère du "contactless" ne requiert finalement qu’une analyse et une planification bien appropriées.