Au CES, Toyota présente une mini smart city pour tester ses technologies

Au CES, Toyota présente une mini smart city pour tester ses technologies Lors d'une conférence au Consumer electronics show à Las Vegas, l'entreprise a annoncé la construction d'une smart city de 71 hectares et 2 000 habitants sur un ancien site d'usine au Japon.

Navettes autonomes, drones de livraison, architecture moderne bardée de panneaux solaires… le tout sans voitures et avec vue sur le mont Fuji. Au Consumer electronics show (CES) de Las Vegas, le plus grand salon tech au monde qui démarrait le 6 janvier par une série de conférences de presse avant une ouverture officielle le 7, le constructeur automobile japonais Toyota a annoncé le projet Woven City. Soit la construction à petite échelle de sa vision fantasmée de la smart city. "Nous avons fermé une usine au Japon, près du Mont Fuji, et nous nous demandions quoi faire du site", raconte sur scène le PDG de Toyota, Akio Toyoda. "Au départ, nous envisagions de construire un site privé pour tester nos véhicules autonomes, un peu comme M-City dans le Michigan. Puis nous nous sommes dit : et pourquoi pas construire une vraie ville avec de vrais habitants ?"

Pour donner vie à ce projet, Toyota a missionné l'architecte danois Bjarke Ingels, notamment connu pour avoir conçu le nouveau World Trade Center ou l'extension du siège de Google. Il a repensé les rues, qui prendront trois formes différentes selon l'endroit. Une première pour les véhicules autonomes, une seconde où les mobilités douces (vélos, trottinettes...) côtoieront les piétons, et une troisième, sorte de sentier de promenade dédiée aux piétons. Un réseau sous-terrain connecté aux bâtiments assurera une partie des besoins de livraison.

Trois fois plus petit que Monaco

S'il s'agira d'une vraie ville avec de vrais habitants, son objectif est bien d'être un labo pour accélérer la R&D de Toyota. "Ce site contrôlé permettra de tester des véhicules autonomes, le Maas, la robotique et l'IA dans un environnement réel", précise Akio Toyoda. L'entreprise développe notamment une navette autonome de transport et de livraison, e-Palette, vue comme la pièce maîtresse du projet. En plus d'acheminer les personnes et les biens, Toyota les imagine aussi comme des mini-magasins modulaires et mobiles, qui formeront le tissu de commerces du centre-ville. Ce projet nécessitera de bâtir toute une infrastructure connectée bien au-delà des compétences de Toyota. C'est pourquoi le constructeur invite toutes les entreprises intéressées à  venir y contribuer et y tester leurs propres solutions.

Mais avec seulement 71 hectares, soit un territoire trois fois plus petit que Monaco, et une population prévue de 2 000 habitants, il s'agit plutôt d'un smart village que d'une smart city. Difficile par exemple de tester en conditions réelles des services de transport ou des réseaux d'énergie intelligents qui devront être pensés pour des millions de personnes, plutôt que pour quelques milliers. Cette petite échelle rend cependant Woven City bien plus réaliste que les projets gigantesques (Waterfront à Toronto, Songo en Corée du Sud, Néom en Arabie Saoudite…) qui veulent créer de nouvelles métropoles ou quartiers intelligents et patinent face aux nombreux obstacles techniques, juridiques et financiers qu'ils rencontrent. De quoi permettre aussi d'aller vite : Toyota assure que la construction de Woven City démarrera dès 2021.