L'épidémie va-t-elle changer nos vies durablement ?

De ce drame, que nous vivons, nous pouvons d'ores et déjà ressortir de nombreux impacts positifs : un réveil des consciences, une solidarité massive et un regain d'énergie créatrice. Peut-on imaginer que ces effets soient durables ?

Les usages digitaux explosent et deviennent de nouveaux réflexes

Libérés des contraintes de mobilité, les cours, webinars et tutoriels en ligne se sont démocratisés. Apéros-Skype, sessions de sport en visio, réseaux sociaux de voisinage, nous avons découvert le pouvoir des outils numériques à notre disposition et avons appris à nous en servir tous ensemble. Dans certains foyers, les « interactions sociales » sont maintenant plus nombreuses qu’avant la crise et cela va durer.

La solidarité locale : ce maillon clef en période de crise

Alors que nous étions éloignés de nos familles et amis, la communauté de voisinage à joué un rôle central dans notre vie quotidienne. L’esprit “village” est réapparu dans les quartiers et les résidences, soutenu par des formes originales d’entraide. On ne manque plus une occasion d’aider ses voisins. 

À l’image de Smiile, de la plateforme “jeveuxaider.gouv.fr” ou de Wi pharma, ces outils qui permettent d’organiser  l’entraide par le digital connaissent une croissance exponentielle, et les usages les plus avancés à l’image des achats groupés ou des courses pour ses voisins se démocratisent. Ces outils et ces communautés locales deviennent incontournables pour orchestrer la résilience à l’échelle d’une ville ou d’un territoire.

La télé-révolution du travail… décarboné

La distanciation sociale a accéléré aussi l’adoption du télétravail, facilité par ces nouveaux outils collaboratifs et moyens de communication modernes, comme Teams, Zoom, Skype, etc. Nul besoin de prendre son véhicule ou les moyens de transport bondés, place au travail décarboné !
La crise aura ainsi été un essai grandeur nature pour des millions de salariés. Cette période aura prouvé pour certains, que c’était tout à fait possible. Quant aux employeurs, il y a fort à parier que ce télétravail imposé aura balayé les préjugés et les guidera vers un management plus humain, plus agile, et paradoxalement plus digitalisé.

Après l’électrochoc, le commerce s’adapte 

Du jour au lendemain l’acte d’achat a été stoppé net dans nos petits commerces. Mais comme dans toute crise, les difficultés des uns bénéficient aux autres, et surtout à ceux qui peuvent et savent s’adapter. De nombreux commerces ont diversifié leurs services pour proposer de la vente à emporter, en drive, en livraison ou en dépôt-vente. Ils ont appris à s’organiser en réseau : le boulanger vend maintenant des paniers de légumes ou des fleurs. D’innombrables innovations ont vu le jour localement et il y a fort à parier que certaines vont perdurer et déboucher sur un commerce de proximité réinventé. 

La démocratisation du fait “maison” et de la réparation

Avec ce temps libre confiné à la maison, on reprend goût au bricolage, à faire « avec ce que l’on a ». À l’échelle de la France, ce sont vraisemblablement des dizaines de millions d’objets qui ont été réparés durant le confinement. La planète nous en remercie. De là à rêver de la fin du « tout jetable », il n’y a qu’un pas.

Et l’après ?

Nous espérons tous sortir de cette crise au plus vite car le bilan humain, et économique, est déjà terrible.  Mais quelle sortie ? Les nouveaux réflexes des consommateurs vont t’ils perdurer ? La reprise économique va t’elle se réaliser aux dépens de la cause environnementale ? Observons nous les prémices d’un nouveau paradigme de société, plus décarboné, plus solidaire et responsable ?

Oui notre modèle de société est vulnérable, preuve s’il en est, il doit être profondément amélioré. À l’échelle individuelle, comme à l’échelle de nos états et de nos politiques, il faudra continuer à faire preuve de courage, à se réinventer, à renoncer au superflu et à certains modes de consommation déconnectés de la réalité et des limites de notre planète, au « toujours plus » et au « toujours plus vite »… Prenons ainsi le temps qui nous est offert pour mener à bien cette réflexion sur le modèle sociétal que nous souhaitons demain, et à prévoir nos prochains passages à l’action.