L'esprit smart city appliqué aux événements sportifs

Le digital est indispensable pour augmenter l'attractivité de ces événements, créer de l'engagement et optimiser la gestion des sites.

L'esprit smart city appliqué aux événements sportifs

Avec plus de 11 000 participants présents aux JO de Tokyo 2021 dans un contexte de crise sanitaire, et quelques 13 millions de visiteurs attendus à Paris pour les JO 2024, les compétitions sportives internationales représentent un défi de taille pour les collectivités. A l’heure où 84% des Français sont équipés d’un smartphone (Baromètre du numérique 2021 – ARCEP), le digital est indispensable pour augmenter l’attractivité de ces événements, créer de l’engagement, optimiser la gestion des sites d’accueil, assurer la sécurité et la sûreté, ou encore améliorer la performance environnementale.

Proposer de nouveaux services et optimiser la gestion des enceintes sportives

En s’appuyant sur l’IoT et la data, l’approche smart city a un intérêt double dans le cadre de grands événements sportifs :  proposer des services digitaux à valeur ajoutée pour les participants et optimiser l’exploitation des infrastructures grâce aux données. Concrètement, cela se traduit dans plusieurs domaines connexes : la gestion des bâtiments et des sites, les transports, l’énergie, la gestion environnementale (déchets, eau) et le logement.

A titre d’exemple, l’utilisation de capteurs sur les différents équipements (et la collecte des données géolocalisées issues de ces capteurs) va permettre d’améliorer la performance et de limiter l’indisponibilité de ces équipements en mettant en place des actions de maintenance prédictive et en optimisant les tournées des techniciens. Ainsi, l’opérateur d’ascenseurs KONE a équipé les ascenseurs VIP du stade Orange Vélodrome de Marseille avec un système connecté basé sur l’intelligence artificielle, permettant des interventions préventives sur ces équipements.

De même, le recours à des capteurs de confort (température, qualité de l’air, bruit, luminosité…) et/ou d’utilisation des espaces (occupation des différentes zones des sites…) permet d’améliorer le confort des visiteurs et d’optimiser l’exploitation des sites (optimisation des tournées d’intervention de techniciens ou d’agents d’entretien, pilotage des réseaux de chaleur et de froid, gestion intelligente de l’éclairage et économies d’énergie…).

Enfin, cas d’usage emblématique de la smart city appliquée aux grands événements touristiques, la centralisation et l’exploitation de données de transport en temps réel (trafic routier, affluence dans et aux abords des sites, état du réseau de transports en commun, météo) permet de proposer aux participants des suggestions d’itinéraires adaptées instantanément. C’est la technologie utilisée par Cityway, société experte de la mobilité Servicielle (MaaS), en association avec la société néerlandaise HERE Technologies, pour proposer aux citadins de la région Grand Est des itinéraires intermodaux. Les usagers ont ainsi le choix entre différents itinéraires optimisés selon les modes de transports souhaités : covoiturage, transports en commun, vélo, véhicule individuel.

Mesurer le retour sur investissement des grands événements

Outre les aspects opérationnels de l’organisation de grands événements sportifs, une problématique récurrente et inévitable est la question des retombées économiques de ces événements. Comment mesurer le retour sur investissement ? Quels impacts à long terme sur le tissu économique local ?

Une piste de solution digitale pourrait être l’utilisation de la data science et de l’intelligence artificielle, qui permettraient de prédire ces retombées économiques, sous réserve de disposer des données historiques nécessaires et de réussir à développer des modèles prédictifs suffisamment performants. Encore théorique dans le cas des grands rendez-vous sportifs, c’est un cas d’application très courant dans le domaine du marketing, par exemple, pour la prédiction des revenus et du retour sur investissement lié aux campagnes digitales. Reste à savoir si ces solutions pourront être adaptées aux contraintes et aux spécificités liées à l’organisation de ces événements (multiplicité des acteurs, contraintes liées aux systèmes d’information, disponibilité des données nécessaires, caractère ponctuel de certains événements, aléas écologiques et sanitaires…).

Ainsi, l’esprit smart city a toute sa place dans le secteur du grand événementiel sportif et les nouveaux services digitaux devraient, en théorie, améliorer l’expérience des participants comme des organisateurs de ces événements. La data et l’intelligence artificielle devraient offrir de nouvelles perspectives dans les années à venir, bien que les contraintes propres à ces grands évènements rendent ces solutions complexes. Alors, pari réaliste ou utopie ? Il est encore difficile de répondre à cette interrogation. Toutefois, c’est le défi relevé par la ville de Paris en 2024, avec des projets de grande envergure tels que le Grand Paris Express et des objectifs ambitieux en matière d’environnement. A suivre.