Quelles solutions face au réchauffement climatique ?

Le dernier rapport du GIEC nous rappelle qu'il est urgent d'agir contre le réchauffement climatique. Le stockage des énergies renouvelables fait partie des solutions envisageables pour y arriver.

Trois ans pour agir, tel est le message relayé par les médias suite à la publication du 3e et dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Mais ce message ainsi résumé peut s’avérer trop alarmiste et contre-productif. En effet, ce rapport explique que pour limiter le réchauffement climatique à 1,5, 2 °C (Accords de Paris signé en 2015), les émissions de gaz à effet de serre (GES) doivent plafonner d’ici 3 ans puis diminuer de 43% d’ici à 2030. Il faut donc une action immédiate mais tout ne s’arrêtera pas d’ici 2025.

"Il n’y a pas un seuil au-delà duquel, c'est fini. Si on loupe 1,5°C, il faudra viser 1,51 °C, et ainsi de suite car il n’est jamais trop tard pour agir. En revanche, plus on agit vite, plus on évite des conséquences dramatiques", explique Céline Guivarch, l’une des co-autrices du rapport. "Chaque tonne de CO2 compte, chaque incrément de degré compte. Cette formulation en compte à rebours est maladroite. Nous n’avons pas besoin d'échéances temporelles avec un précipice pour justifier l'urgence climatique et donner l'illusion qu'à +1,4 °C tout va bien mais qu’à 1,6 °C, c’est la fin du monde" a également réagi sur Twitter le climatologue Christophe Cassou, directeur de recherche au CNRS et co-auteur du 6e rapport du Giec.

Aller vers une électricité verte

Afin d’atteindre ces objectifs, plusieurs axes de développement sont à considérer, notamment la décarbonation de la production d’électricité et l’électrification des usages. Pour cela, l'utilisation du charbon doit être totalement stoppée et celui du gaz et du pétrole réduits de 70% d’ici 2050 par rapport au niveau de 2019. D’après les différents scénarios de RTE qui est le gestionnaire du réseau de transport de l'électricité, cela va entraîner une augmentation de plus de 40% de la consommation d’électricité qu’il va donc falloir produire. La quasi-totalité de la production mondiale d’électricité doit donc provenir de sources “zéro ou bas-carbone” et donc d’énergies renouvelables : photovoltaïque, hydraulique, éolien,... Néanmoins, cela implique une capacité de stockage de 2 à 26 GW en fonction des scénarios avec et sans nucléaire. Sur ce sujet, le GIEC ne prend pas position mais dresse un panorama des connaissances afin de permettre une prise de position. À l’heure actuelle, le nucléaire permet par exemple à la France de faire partie des bons élèves en termes d'émission de GES mais les questions du démantèlement des centrales vétustes et la gestion des déchets font encore débat à juste titre. 

Indépendamment des efforts de sobriété énergétique, la diminution de la consommation d’énergie fossile va aussi passer par une électrification des usages : véhicules électriques, conversion des systèmes de chauffage existants, développement de nouvelles technologies, biocarburant, systèmes moins énergivores, batterie hydrogène, batterie lithium-ion, stockage thermochimique, etc. Le développement des villes a aussi son rôle à jouer. Bâtir des villes piétonnes et ainsi limiter les besoins en transport, privilégier les habitats collectifs et surtout inciter à la construction de bâtiment 0 énergie (produit autant d’énergie qu’il n’en consomme).

Bien que la situation soit préoccupante, elle n’est pas irréversible. Chaque dixième de degré gagné est important. Chaque geste du quotidien, qu’il soit en termes de diminution de consommation d'énergie fossile ou de changement d'usage, aura un rôle important dans la transition énergétique. Aujourd'hui, les gens prennent conscience de tout cela parce qu'ils voient leur facture énergétique augmenter chaque trimestre. Les consciences s’éveillent même chez ceux qui n’ont pas forcément la fibre environnementale et c’est positif. Le monde actuel possède les technologies adaptées. À nous de savoir ce que nous voulons en faire.