Une "saignée brutale" : plus de 350 CDD non renouvelés chez France Travail
Les syndicats de France Travail, anciennement Pôle emploi, dénoncent une "précarisation" des conditions d'embauches au sein de l'établissement, renforcée par les Jeux olympiques.
Fin août, la CGT Pôle emploi Île-de-France décernait cyniquement la "médaille d'or de la précarisation" à France Travail. Depuis la rentrée, l'établissement public d'accompagnement des demandeurs d'emploi est pointé du doigt par plusieurs syndicats en raison de la gestion de ses nombreux salariés en contrats en contrat à durée déterminée, dont plusieurs centaines se sont retrouvés sans emploi ces dernières semaines.
D'après les informations de Capital, ce sont ainsi 350 agents en CDD à France Travail qui se sont retrouvés "de l'autre côté du guichet", c'est-à-dire au chômage, à la rentrée. Parmi eux, 130 avaient été recrutés dans le contexte des Jeux olympiques de Paris 2024, dont l'organisation avait nécessité la mise en place de missions spécifiques au sein de France Travail.
"L'ensemble de nos collègues en CDD ont vu disparaître toute perspective de renouvellement" ou de "CDIsation", confirmait la FSU Emploi Île-de-France il y a quelques semaines, dénonçant une "brutale saignée de nos effectifs". Et ce, alors que l'établissement prévoit un afflux d'inscriptions en janvier, date à partir de laquelle les allocataires du RSA seront automatiquement inscrits à France Travail.
Jusqu'à 450 demandeurs d'emplois par conseiller
Déjà, les employés témoignent auprès de Capital de la dégradation du service rendu, conséquence de la multiplication des CDD, du manque de formation des nouvelles recrues, de la rotation importante du personnel et du déficit global d'effectifs. "C'est frustrant car on ne peut pas accompagner les demandeurs d'emploi comme on veut puisqu'on sait que dans quelques mois seulement, on ne sera plus là pour les aider", déplore une ancienne conseillère en CDD, qui a dû suivre simultanément près de 450 demandeurs d'emploi au plus fort de l'été 2024.
Confrontée sur le sujet, la direction générale de France Travail a récusé toute politique de précarisation, rappelant que près de 40% des agents en contrat à durée déterminée avaient été "CDIsés" l'an dernier. L'organisme ne s'est cependant pas exprimé sur les chiffres de 2024. De leur côté, les syndicats réclament la titularisation des salariés en CDD, mais aussi une hausse des effectifs en vue de l'afflux de nouvelles inscriptions début 2025.