Trottinettes : Uber s'allie à Cityscoot pour candidater à l'appel d'offres parisien

Trottinettes : Uber s'allie à Cityscoot pour candidater à l'appel d'offres parisien Si Jump, la filiale d'Uber dédiée aux micromobilités, remporte l'appel d'offres organisé par Paris, elle proposera ses trottinettes dans l'application Cityscoot, en plus de la sienne.

Après les scooters, nouvelle alliance entre Uber et Cityscoot, cette fois-ci dans les trottinettes. Si sa filiale Jump remporte l'appel d'offres organisé par la mairie de Paris pour ne conserver que trois opérateurs dans la capitale, elle proposera ses engins dans l'application Cityscoot, en plus de celle d'Uber. Une collaboration qui a été intégrée à la candidature de Jump, qui y présente Cityscoot comme son partenaire. La start-up française spécialisée dans les scooters électriques en libre-service n'est donc pas candidate, comme elle l'avait un temps envisagé. "La trottinette n'est pas notre cœur de métier et le service de Jump est excellent. Je n'avais pas très envie d'être leur concurrent sur cet appel d'offres", confesse Bertrand Fleurose, PDG et fondateur de Cityscoot.

Les trottinettes de Jump seront visibles dans l'appli Cityscoot. © Cityscoot

Si ses VTC sont parfois proposés dans des services tiers comme Google Maps, avec renvoi vers l'app Uber, c'est la première fois que Jump est intégré à une autre application. Sans franchir pour autant les lignes rouges établies par Uber : la relation client et le paiement. Ainsi, si les utilisateurs de Cityscoot verront dans l'appli les trottinettes Jump disponibles autour d'eux, ils seront ensuite rebasculés dans l'appli Uber, via un système de lien profond, pour pouvoir louer l'appareil de leur choix.

Renvoi vers l'appli Uber

Cityscoot n'aura donc pas accès aux données d'Uber jalousement gardées. "C'est d'une opacité totale pour nous", confirme Bertrand Fleurose. "Nous savons seulement quel est celui de nos clients qui part chez Uber." A l'inverse, dans le cadre d'un accord précédent qui a vu les scooters de Cityscoot intégrés à l'appli Uber, le géant américain prend tout en charge : inscription de nouveaux utilisateurs, service client et paiement, sans jamais passer dans l'appli française.

En quoi Uber a-t-il besoin d'un partenaire bien plus petit que lui, qui lui apportera d'ailleurs des volumes modestes au regard de ses plus de deux millions d'utilisateurs en France ? "C'est d'abord une manière d'exposer nos services aux clients de Cityscoot, qui sont extrêmement fidèles et engagés sur la plateforme", explique Lauréline Serieys, directrice générale de Jump en France. Et pour cause, ils n'ont presque nulle part d'autre où aller. Depuis l'arrêt de son concurrent allemand Coup fin 2019, la start-up est en quasi situation de monopole sur le marché parisien des scooters électriques en libre-service.

Obscur modèle économique

Les raisons de cet accord sont aussi logistiques. "Les opérations sur le terrain sont très intensives et cet accord nous offre la possibilité de mutualiser nos ressources pour créer des synergies", précise Lauréline Serieys. Si Jump fait partie du trio de gagnants de l'appel d'offres, une brigade commune sera créée avec Cityscoot pour replacer les véhicules mal garés dans Paris. Mais surtout, Uber aura accès aux centres de recharge, de stockage et de maintenance de Cityscoot afin de réduire les temps de trajets des équipes et donc l'indisponibilité des appareils. "Nous avons un entrepôt à Bercy (Est de Paris, ndlr), un à Aubervilliers (Nord, ndlr), ainsi que deux hubs de recharge dans les 3e (centre, ndlr) et 16e (Ouest, ndlr) arrondissements. Il nous manquait donc une plateforme dans le quart Nord-Ouest,"  rappelle Lauréline Serieys. Cityscoot possède des entrepôts à St-Ouen et dans le 17e arrondissement qui combleraient ce besoin géographique.

Les contours de ce deuxième partenariat sont plus obscures, les deux entreprises étant peu disertes sur le modèle économique. Il ne s'agit pas d'un partage de revenus, comme c'est le cas pour leur accord portant sur les scooters (Jump prélève une commission à Cityscoot sur chaque trajet). "Notre accord valorise les synergies liées aux mutualisations et à la mise en commun des bases de clients," se contente de déclarer Lauréline Serieys. Faut-il en déduire que Cityscoot ne gagnera pas d'argent via ce partenariat ? "Je ne peux pas répondre à cette question", élude Bertrand Fleurose. Pas facile de négocier avec plus gros que soi.