Baromètre des mobilités : un déconfinement timide... mais encourageant

Baromètre des mobilités : un déconfinement timide... mais encourageant Les services de vélos, trottinettes, scooters et VTC reprennent des couleurs depuis le 11 mai, mais l'activité demeure bien moindre qu'avant le confinement.

Très touché par la mise à l'arrêt du pays par le coronavirus, le secteur des mobilités attend avec impatience la reprise. Pour la quantifier, le JDN lance un baromètre hebdomadaire des trajets effectués via des services de mobilité partagée ainsi qu'en VTC. Nous avons fait appel à deux entreprises qui collectent ce genre de données. La start-up Fluctuo, qui scanne les applications de scooters, vélos et trottinettes en libre-service pour en déduire la taille des flottes de chaque opérateur et leur utilisation. Et son homologue Bebop, qui propose un comparateur de prix des VTC ainsi qu'une application dédiée aux chauffeurs pour les aider à trouver les courses les plus rentables. Nous avons utilisé la moyenne hebdomadaire des trajets et flottes avant le confinement entre le 15 février et le 15 mars en Ile-de-France comme base 100 de notre indice, pour ensuite la comparer aux semaines suivantes

Ainsi, le nombre de trajets en vélos (principalement Jump) et trottinettes en libre-service s'est effondré de plus de 90% dès la première semaine, puisque la plupart des opérateurs ont arrêté leurs opérations. Cityscoot (seul dans la catégorie scooters) ayant décidé de continuer à opérer, la catégorie scooters se maintient légèrement mieux, sans rencontrer une forte demande pour autant. Le service public Vélib a également maintenu au moins 15% des trajets chaque semaine. On observe un certain relâchementcchez les Parisiens dans les dernières semaines du confinement, en particulier à partir du 4 mai, avec une forte hausse des trajets en Vélib (38% de l'utilisation pré-confinement) et en scooters (22%). La semaine du 11 mai marque le retour de tous les opérateurs qui avaient mis en pause leur service et d'une plus grande masse d'utilisateurs. Mais les opérateurs de free-floating sont loin d'avoir retrouvé leurs niveaux d'utilisation d'avant la crise : sur la semaine du déconfinement, leur activité est encore en baisse de 50%, alors que les beaux jours du mois de mai marquent habituellement le début de la meilleure période de l'année. Au contraire, Vélib a déjà retrouvé et dépassé son activité d'avant la crise.

L'opérateur public, dont la flotte a peu baissé pendant la crise et augmenté depuis le 11 mai, a davantage profité des beaux jours et des restrictions des transports publics que les opérateurs privés.  A l'exception de Cityscoot, ces derniers ont d'ailleurs redémarré leur service le 11 mai avec des flottes moitié moins grosses qu'avant (ce qui a aussi pu jouer dans le succès de Vélib), anticipant une reprise modeste. 

Chez les VTC, la chute fut moins vertigineuse. La reprise aussi. L'activité s'est effondrée de presque 50% durant la semaine du 16 mars, puis a continué à baisser, pour se stabiliser à environ 40% de la moyenne pré-confinement. Les VTC semblent donc avoir maintenu un certain niveau d'activité pour des déplacements impérieux. Mais en l'absence des plus gros générateurs de chiffre d'affaires que sont les aéroports ainsi que les sorties nocturnes du weekend, le déconfinement se ressent à peine : le nombre de courses enregistré durant la semaine du 11 mai ne représente que 46% des volumes d'avant le confinement.

Méthodologie 

Ce baromètre est réalisé en comparant les trajets hebdomadaires et tailles des flottes des services de trottinettes, vélos, et scooters, ainsi que que des courses VTC depuis le confinement à une moyenne hebdomadaire entre le 15 février et le 15 mars, qui sert de base 100 à notre indice. Les données sur les trottinettes, scooters et vélos en libre-service proviennent de la société Fluctuo, celles sur Vélib' proviennent de l'open data de la ville de Paris et ont été compilées par Fluctuo. Quand à celles sur les VTC, elles sont fournies par la société Bebop