Paris veut parquer les trottinettes en stations pour mettre en ordre les trottoirs

Paris veut parquer les trottinettes en stations pour mettre en ordre les trottoirs La mairie va tester avec la start-up Charge des stations permettant de garer et recharger les trottinettes. Elles pourraient réduire grandement les coûts de logistique des opérateurs.

Est-ce la fin du free-floating que Paris expérimentera à partir du 22 juin ? La mairie va tester l'installation de 9 stations pour trottinettes dans des arrondissements centraux (Ier, IVe,Ve, VIIe, XIIIe) de la capitale, où celles-ci sont très utilisées. Elles seront installées sur certaines des 2 500 places de parking pour voitures que la ville a transformées en emplacements de stationnement pouvant accueillir plusieurs trottinettes. Douze appareils pourront être garés et rechargés dans chacune de ces stations.

Derrière ce test, on trouve la start-up américaine Charge. Cofondée par le Français Noa Khamallah, ancien directeur de l'expansion de Lime, puis vice-président exécutif de Voi, ainsi que deux investisseurs des débuts de Lime, Andrew Fox et Dan Waldman. Aux Etats-Unis, elle travaille déjà avec Lime et Bird sur un autre produit, des conteneurs dans lesquels 100 trottinettes peuvent être rechargées à la fois. Charge a choisi Paris pour tester pour la première fois ses stations. Les opérateurs Lime, Voi et Circ (racheté par Bird) ont accepté de les utiliser.

Plus de personnel pour la recharge

"Avec ces stations, nous proposons aux villes de réduire le vandalisme et le désordre causé par les trottinettes en installant des infrastructures", assure Noa Khamallah. L'entreprise affirme aussi être capable de réduire les coûts de logistique des opérateurs de 50% si ses stations étaient déployées massivement. Car il ne serait plus nécessaire d'envoyer des équipes récupérer les appareils pour les recharger en entrepôt ou remplacer les batteries directement sur les trottinettes. Les stations s'en chargeraient. Il ne resterait alors aux opérateurs qu'à s'occuper de la maintenance de leurs appareils. 

Charge se connectera aux API des opérateurs partenaires, qui afficheront au sein de leurs applications ses stations, et inciteront les utilisateurs à y déposer leurs trottinettes en échange de réductions. Les stations, pour lesquelles Charge paie une redevance à la ville, ne sont pas connectées à son réseau électrique. Elles sont elles-mêmes alimentées par des batteries rechargeables d'une durée de vie de 3 à 4 jours. L'entreprise se rémunère en prenant un bénéfice sur l'électricité facturée aux opérateurs pour la recharge de leurs véhicules.

Un fonctionnement qui ne fait pas l'unanimité parmi les opérateurs. Certains considèrent que ces stations signent la fin du free-floating et de cette grande flexibilité permettant de trouver un appareil n'importe où qui a fait le succès de leurs services. Leur crainte : être condamnés si les règles devenaient plus rigides. En attendant, ce nouveau fonctionnement doit encore fait ses preuves. "Ce qui nous permettra de mesurer la réussite de ce test sera le taux de remplissage des stations et d'utilisation des trottinettes, explique Noa Khamallah. En cas de succès, la start-up se dit prête à accélérer rapidement la cadence : elle a déjà produit 200 stations.