Investissement et mobilité, un secteur résilient pour des villes plus saines

En tant qu'investisseur, l'une des premières questions que vous vous posez est : "En quoi devons-nous croire pour que ce projet soit un succès ?".

Pour répondre à cette question, nous devons nous interroger pour savoir s’il y aura une demande suffisante pour tel ou tel produit, si l’équipe dirigeante aura le niveau nécessaire pour se projeter et faire face aux difficultés, s’ils auront la capacité de mobiliser de nouveaux capitaux...

Il faut également se questionner sur des sujets échappant au contrôle des entrepreneurs : sont-ils capables d’adopter un pivot pour des solutions plus vertes, le marché est-il stable ou encore une crise ne risque-t-elle pas de freiner, sur un laps de temps indéfini, la croissance de la structure... 

Sans surprise, les start-up qui réussissent, répondent généralement à ces attentes, voire même, pour certaines, les surpassent. Pour ces dernières, la résilience est la clé du succès. Et en 2020, de nombreux écosystèmes ont dû se réinventer à l’image de la micro-mobilité.

Depuis quelques mois, des initiatives fleurissent comme au Royaume-Uni où il est désormais possible d’utiliser un scooter électrique en partage sur routes… deux ans après la majeure partie du reste de l’Europe Continentale. En seulement quelques semaines, de nombreux acteurs et entreprises (vélo, trottinettes…) ont éclos sur le Vieux Continent. 

Auparavant, le terme de micro-mobilité faisait largement référence aux scooters électriques et aux programmes de vélos partagés. Dorénavant, il décrit les nombreuses façons dont les nouvelles technologies révolutionnent notre manière de voyager à travers les villes. Mais son impact n'est pas seulement pratique ou écologique, il met en évidence, d’autant plus avec le Covid, une myriade de nouveaux modes de déplacement, forçant ainsi les villes à se réinventer.

Cette industrie entière a pour volonté de transmuer nos déplacements tout en s’adaptant aux contraintes des différents moments pouvant rythmer une année. L’idée n’est plus seulement capitalistique mais s’insère dans une volonté de soutenir les villes et ses communautés à se déplacer le plus facilement possible, tout en respectant leur environnement. Intrinsèquement, la micro-mobilité a fait avancer matériellement, économiquement et sensiblement les sociétés. Voi, Citymapper ou encore VanMoof l’ont démontré. Pendant le Covid-19, le premier s’est concentré sur les livraisons d’ordonnance et la livraison de produits. Le second a permis aux travailleurs clés confrontés à la perspective décourageante de s’aventurer dans les transports en commun en ayant accès aux horaires pour révéler où et quand embarquer afin d’éviter la foule. Le dernier a, quant à lui, permis au personnel du National Health Service (NHS) de se voir offrir des trajets gratuits sur des vélos partagés. 

Les États, régions ou municipalités cherchent donc désormais à maintenir cette dynamique de changement positif, à l’image de Paris qui a récemment sélectionné les trois opérateurs de trottinettes électriques qui vont régir le marché parisien au cours des deux prochaines années. 

In fine, la micro-mobilité reste l’alternative la plus louable pour favoriser les déplacements en zone urbaine. Décongestion des villes, déplacements durables et à moindre coût… sont les nouveaux objectifs pour une meilleure mobilité urbaine. Si la micro-mobilité est loin d’être la solution miracle pour améliorer nos villes, elle n’en reste pas moins un point de départ de taille. Et l’investissement est l’une des clés pour réussir ce changement de paradigme.