La data, clé de voûte de la vélorution des villes

Alors que le 103ème Congrès des maires bat son plein et que tous les regards sont tournés vers l'échéance présidentielle de 2022, un enjeu social et politique prend une ampleur majeure : la transition des villes vers les mobilités douces et durables grâce, notamment, à la data.

Alors que le 103ème Congrès des maires bat son plein et que tous les regards sont tournés vers l’échéance présidentielle de 2022, un enjeu social et politique prend une ampleur majeure : la transition des villes vers les mobilités douces et durables.  L’essor impressionnant de l’usage de micromobilités s’est accéléré depuis la crise sanitaire, bénéficiant des différentes aides et aménagements publics, mais nous ne sommes qu’au début d’un changement considérable. Malgré une augmentation de 28% de la pratique du vélo en France, la part modale du vélo ne représente encore que 3% des déplacements quotidiens. Les freins à la pratique du vélo (et autres mobilités douces) sont donc toujours aussi forts (sentiment d’insécurité, peur du vol…).

Le secteur des mobilités profite de ce dynamisme ambiant et ne manque pas d’innovations notamment en termes de données. La data ne doit pas être vue comme un “gros mot” par les pouvoirs publics et peut même devenir un atout au développement et à l’optimisation des “plans vélos”. Ces informations transmises aux pouvoirs publics pourraient être le socle des futurs aménagements urbains comme des voies cyclables ou des parkings, tout en étant à l’origine de l’évolution des règles d’urbanisme décidées par les villes. Elles permettent également d’identifier les freins à l’usage des mobilités douces, de les analyser et donc de les corriger dans le cadre des politiques urbaines. 
La régulation de ces nouveaux flux de personnes et des nouvelles problématiques qui en découlent devra forcément être pris en charge au niveau local et demandera une nouvelle expertise aux mairies si elles ne veulent pas subir ces transformations. 

L’autre frein majeur à l’exploitation de ces informations réside dans la crainte de violation du droit à la vie privée. Il faut cependant considérer que ces données sont anonymisées et traitées par les acteurs de telle sorte à les rendre exploitables au plus grand nombre et donc aux pouvoirs publics. En aucun cas, la liberté de déplacement des citoyens et leur vie privée ne sont remises en cause. De plus, depuis 2018 le RGPD encadre strictement la collecte et la gestion des données grâce à des impératifs qui protègent les droits des individus : consentement, transparence, droits des personnes... 

Ainsi, le développement de l’IoT dans la mobilité permet aux collectivités, et ce même au niveau le plus local, de mieux comprendre comment accroître la sécurité des individus tout en améliorant leur expérience :  zones accidentogènes, évolution et optimisation des flux ou encore zones de stationnement de vélos/vols … En effet, les applications de géolocalisation, les équipements connectés...sont aujourd’hui une mine d’or sous-exploitée pour les collectivités qui souhaitent construire des villes intelligentes adaptées à la mobilité douce de demain. 

Pour cela, les acteurs privés des nouvelles technologies à destination des usagers de micromobilité et les institutions publiques doivent travailler main dans la main afin de développer une architecture de transport urbain, mais aussi rural, plus sûre et adaptée aux besoins de chacun, dans le but d’optimiser et accélérer la pratique des mobilités douces. 

Ces liaisons entre zones urbaines et rurales sont des points bloquants pour les utilisateurs quotidiens. Elles restent difficilement administrables en raison de leurs gestions communes (ville/département/région) alors que les informations récoltées donnent une vision objective et chiffrée sans parti pris. 

Des villes mieux optimisées pour les mobilités douces grâce à des infrastructures adaptées aux usagers, ce sont aussi des villes plus calmes et sereines où il fait bon vivre. Des villes qui gagneraient en attractivité avec une hausse de la pratique des mobilités douces et indirectement de nouvelles opportunités pour les entreprises installées et leurs employés. La data peut ainsi devenir un catalyseur du cercle vertueux de la mobilité douce ! 

L’appui des acteurs du secteur de la mobilité (via la data) deviendrait un atout pour les politiques urbaines des villes, et les inclure en amont des politiques municipales doit devenir un réflexe pour l’ensemble des villes urbaines et rurales en France.