La mobilité verte : une solution efficace pour des entreprises éco-responsables

Pourquoi les entreprises souhaitent se tourner vers la mobilité électrique ? Quels sont les avantages ? Y a-t-il des aides pour les accompagner dans cette transition ? L'état a-t-il un rôle un jouer ?

La transition verte

Aujourd’hui, le baromètre des flottes de véhicules d’entreprises de l’Observatoire du Véhicule d’Entreprise révèle, qu’en Europe, 44% des entreprises ont déjà ou souhaiteraient mettre à disposition de leurs salariés des véhicules à énergies alternatives. Afin de répondre à une démarche de responsabilité sociétale en matière écologique, de nombreuses entreprises équipent leur société de véhicules électriques.

Aujourd’hui, la société parle de « transition écologique » cela comprend le recyclage, la réduction de consommation énergétique, la décarbonation… et également la mobilité.

Cette transition vers la mobilité verte se fait le plus souvent via des aides financières (ex : ticket mobilité) mais également via des flottes de véhicules mis à disposition des employés au sein des entreprises. Ces flottes peuvent être constituées de voitures électriques, de vélos, de scooters électriques…

Il faut rappeler que comme les administrations et les collectivités, certaines entreprises ont des obligations d’acquisition de véhicules à faibles émissions. La Loi d'Orientation des Mobilités (LOM) du 24 décembre 2019 prévoit que dans les flottes de plus de 100 véhicules dont le PTAC (Poids Total Autorisé en Charge) est inférieur 3,5 tonnes, la proportion des véhicules à faibles émissions lors du renouvellement annuel soit fixée au minimum à :

  • 10% à partir du 1er janvier 2022
  • 20% à partir du 1er janvier 2024
  • 40% à partir du 1er janvier 2027
  • 70% à partir du 1er janvier 2030.

Il faut noter que cette transition pour la mobilité verte apporte différents avantages aux entreprises :

  • Avantages fiscaux lorsque les entreprises introduisent des véhicules électriques dans leur flotte.
  • Facilité d’installation de bornes de recharges pour la flotte de véhicule y compris au domicile des employés.
  • Bonus écologiques et éventuellement primes à la conversion. 
  • Exonération de certaines taxes
  • Mise en place de mesures pour inciter les employés à utiliser les transports en commun
  • Promotion des mobilités douces (vélos, trottinettes…)

Le forfait de mobilité durable

Le forfait de mobilité durable vise à financer les alternatives à la voiture individuelle des salariés. L'optique étant de décarboner les entreprises, favoriser la transition vers des modes de transport plus doux et moins polluants pour la planète. Le Forfait Mobilités Durables remplace l’indemnité kilométrique vélo (IKV). Il s’agit de l’une des mesures principales du projet de Loi d’Orientation des Mobilités (LOM). Condition sine qua non : ils doivent choisir une solution de « mobilité douce » pour effectuer ces trajets.

Le FMD est un dispositif facultatif. L’employeur reste le décideur final sur la question de la mise en place ou non du FMD dans l’entreprise.

De plus, ce forfait a plusieurs avantages, il permet à l’entreprise de maîtriser ses coûts, d’avoir une meilleure image en interne et en externe et de contribuer à la limitation de l’impact environnemental des déplacements.

En améliorant les conditions de déplacements des collaborateurs, des études ont révélé que des impacts positifs avait été constatés tant sur l’environnement personnel que professionnel. Pour les entreprises, cela signifie notamment une meilleure productivité générale, car l’amélioration de l’environnement de travail génère :

  • Moins d’absentéisme ; 
  • Un nombre réduit d’arrêts de travail, de congés maladie, etc. ;
  • Moins de turnover ;
  • Plus d’attractivité, notamment chez les jeunes diplômés…

Il apparaît notamment que le bien-être organisationnel et social au travail (auquel contribue le Forfait Mobilités Durables) permettrait d’augmenter la productivité de l’entreprise de 12 %.

C’est l’employeur qui fixe librement le montant du forfait qu’il accorde (de 0 à 600 euros). Il peut décider d’accorder un montant supérieur à 600 euros pour encourager ses salariés à avoir recours à des modes de transports durables. Mais, dans ce cas, ce sera sans exonération pour la partie du montant supérieur au plafond de 600 euros. L’avantage fiscal résultant du FMD ne peut, en effet, dépasser le montant maximal de 600 euros par an.

© Viluso

En général, lorsque les indemnités Forfait Mobilités Durables sont versées à l’aide du Ticket Mobilité, les sommes non dépensées ne sont pas perdues. Elles sont reversées aux œuvres sociales de l’entreprise.

Un manque de coordination : le green-washing et le mission-washing

Green-washing : ou « éco-blanchiment », « verdissage » en français est une méthode de marketing consistant à communiquer auprès du public en utilisant l’argument écologique de manière trompeuse pour améliorer son image.

Mission-washing : Ce terme vient de la loi Pacte, adoptée le 22 mai 2019. Ce titre s’adresse en particulier aux entreprises à but lucratif. En se déclarant comme telles auprès du greffe du tribunal de commerce, elles s’assignent des objectifs sociaux et environnementaux qu’elles inscrivent dans leurs statuts, afin de montrer que leur but ne se réduit pas qu’à la recherche du profit et à la rémunération des actionnaires.

Ce n’est par ce qu’une entreprise axe ses efforts sur la mobilité pour ses employés qu’elle doit oublier les autres initiatives à mettre en place au niveau sociétal, social…

Prenons l’exemple de Danone qui a employé le green-washing et le mission-washing. Elle avait annoncé en juin 2020 qu’elle devenait une entreprise à mission et écologique en inscrivant dans ses statuts une raison d’être et des objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux associés. Nous pouvons penser que cela annonçait un mouvement majeur qui transformerait le visage de l’entreprise capitaliste telle qu’on la connaît depuis près de deux siècles. Danone n’était pas aux prémices d’un changement ; elle annonça 6 mois plus tard un plan social, en supprimant jusqu’à 2000 postes dans ses différents sièges mondiaux. De plus, aucun projet environnemental n’a été mené à bien.

Cela entraina une vague d’accusations de cynisme, de mission-washing et de green-washing. Alors que Danone voulait renforcer sa contribution sociale et environnementale, l’entreprise française accentua, au contraire, la fracture entre deux camps artificiellement créés : d’une part, les entreprises qui seraient motivées exclusivement par le profit et, d’autre part, le reste de la société. Les bonnes intentions annoncées au départ ont été trahies. En conclusion, tout le monde en ressort perdant : l’entreprise, les employés et la société en général.

La mobilité pour les employés est sans aucun doute devenue un enjeu important pour les entreprises ; en effet de belles et de grandes initiatives ont vu le jour mais cela ne doit pas les amener à oublier les autres enjeux (sociétaux, sociaux…) qui sont tout aussi importants. Certaines entreprises doivent revoir en profondeur leurs chaine de production afin de répondre aux exigences écologiques de notre époque.