La carte bancaire dominera (encore) le paiement en France en 2022

La carte bancaire dominera (encore) le paiement en France en 2022 Même si les Apple Pay, Google Pay & co séduisent marchands et utilisateurs, les fournisseurs des cartes ne sont pas prêts d'être supplantés, selon Xerfi.

La bonne vieille carte à puces a encore de beaux de jours devant elle. A en croire une étude de notre partenaire Xerfi intitulée "Le marché des moyens de paiement alternatifs", la carte bancaire restera le premier moyen de paiement en France en 2022. "Les innovations qui y seront ajoutées (code de sécurité dynamique, capteur biométrique...) renforceront sa sécurité, et donc son attractivité (notamment pour les paiements en ligne)", soulignent les auteurs de l'étude. La pratique du sans contact, aujourd'hui possible jusqu'à 30 euros d'achat, se généralisera pour des transactions plus élevées d'ici 2022, d'après Xerfi.

Pour ce faire, les cartes sans contact seront équipées d'un lecteur d'empreinte digitale. La société Idemia (groupe issu de la fusion d'Oberthur Technologies et Morpho) a débuté des expérimentations en 2018. Sa carte intégrera un lecteur d'empreinte digitale au sein d'une carte classique, sans augmenter son épaisseur, ce qui lui permettra de rester compatible avec les terminaux existants. Pour Xerfi, la biométrie semble être une solution d'avenir dans le domaine de la sécurisation des moyens de paiement. D'autant plus qu'elle est plébiscitée par les usagers. Selon l'enquête "Digital Payments Study" de Visa, 79% des consommateurs français considèrent que les solutions biométriques offrent un moyen sûr d'authentification.

Les wallets connaîtront une forte croissance en France d'ici à 2022 grâce à leur expérience utilisateur mais ne concurrenceront pas la carte bancaire. © Xerfi

Les wallets (Apple Pay, Google Pay, Alipay…), toujours selon l'étude, connaîtront une forte croissance en France d'ici à 2022 grâce à leur expérience utilisateur, mais ne concurrenceront pas la carte bancaire "en raison du temps nécessaire pour convertir les commerçants et de la défaillance de l'expérience utilisateur sur les terminaux Android", avance l'étude. Pour l'heure, aucun géant américain ne communique sur le nombre d'utilisateurs et le nombre de marchands ayant adopté ces wallets en France.

D'après Xerfi, le paiement mobile (achat à distance, NFC, QR codes…) ne sera pas une alternative sérieuse à la carte bancaire d'ici quatre ans. La raison ? "La multiplicité des offres ne facilite pas la compréhension et la lisibilité du marché du paiement mobile par les usagers", soutiennent les auteurs de l'étude. "L'intention d'utilisation du paiement mobile est en effet forte auprès des technophiles mais s'effrite rapidement pour le reste de la population. Ces derniers sont notamment préoccupés par les questions de sécurité", complètent-ils. Cependant, l'étude souligne que le paiement mobile se généralisera à moyen terme. "L'interactivité offerte par l'appareil offre la possibilité de repenser les parcours d'achat client et de proposer des services annexes au paiement", indique Xerfi. De plus en plus d'acteurs proposent des fonctionnalités supplémentaires comme le cashback, la gestion des cartes de fidélité ou encore la possibilité de recevoir des offres personnalisées grâce à l'exploitation des transactions historiques.

Les banques et les géants du web sont les acteurs les plus susceptibles de remporter la bataille du paiement. © Xerfi

Pour Xerfi, les banques et les géants du web sont les acteurs les plus susceptibles de remporter la bataille du paiement. D'un côté, les banques auront une carte à jouer en matière de sécurité, pour la carte bancaire et pour les solutions mobiles. Cependant, les établissements financiers auront de plus en plus de mal à valoriser les prestations autour du paiement auprès de leurs clients, d'après l'étude. "Face à cet effet ciseaux, certaines banques feront le choix d'abandonner aux géants du numérique le développement et l'exploitation des nouveaux moyens de paiement alternatifs, notamment dans le paiement mobile. Quant aux autres, elles multiplieront les partenariats avec les fintech et les distributeurs locaux pour répondre aux enjeux d'innovation et d'expérience client dans le cadre d'écosystème innovant."

Les géants du web ont quant à eux de nombreux atouts à faire valoir pour s'imposer dans l'industrie du paiement : base de clients colossale, image de marque, capacité à concevoir des services innovants avec un niveau élevé d'expérience client, notamment dans le paiement mobile. Mais ils ne mettent pas de côté la carte bancaire. Apple Pay vient d'annoncer le lancement d'une carte avec Goldman Sachs, Amazon a lancé la sienne avec JP Morgan Chase l'année dernière… Carte bancaire ou paiement mobile, les banques et Gafa seront prêts.

Source

L'étude "Le marché des moyens de paiement alternatifsest publiée par Xerfi, éditeur indépendant d'études économiques sectorielles.