Look&Fin lève 6 millions d'euros pour financer les PME européennes

Look&Fin lève 6 millions d'euros pour financer les PME européennes La plateforme de crowdlending va investir dans des technologies de traitement de données pour rendre les prêts quasi instantanés. Elle compte aussi recruter une vingtaine de personnes en 2020.

En 2018, 68% des montants collectés via le financement participatif venaient du crowdlending. Les plateformes de prêts aux entreprises se portent effectivement bien à l'image du belge Look&Fin, qui annonce une levée de fonds de 6 millions d'euros auprès de ses investisseurs historiques (des family offices), finance & invest.brussels, Thibaud Elzière (eFounders) et des entrepreneurs. Il avait déjà levé 3 millions d'euros fin 2016

Créée en 2012, cette fintech a permis de financer 230 PME en France, Belgique et au Luxembourg à hauteur de 70 millions d'euros, dont 28 millions d'euros sur les 12 derniers mois. En France, Look&Fin a permis à 60 PME de collecter 20 millions d'euros, ce qui fait de l'Hexagone son deuxième marché après la Belgique. "La France a tiré notre croissance sur le premier semestre 2019 avec une hausse des volumes de 150%", indique Frédéric Lévy Morelle, fondateur de Look&Fin.

"Nous avons enregistré une hausse des volumes de 150% en France au premier semestre 2019"

Ce nouveau tour de table va permettre à cette fintech d'investir dans des technologies de traitement de données pour permettre aux PME de recevoir leur prêt de façon quasi instantanée. Les entreprises présentent sur la plateforme peuvent emprunter entre 50 000 et 5 millions d'euros. Aujourd'hui, le montant moyen est de 405 000 euros. Look&Fin finance aussi des projets immobiliers. Ce secteur représente environ 30% de l'encours de la plateforme. "On ne souhaite pas forcément que l'immobilier prenne une ampleur plus importante que ça. S'il y a un retournement du marché de l'immobilier, on veut pouvoir limiter le risque et l'impact sur notre encours", explique Frédéric Lévy Morelle.

Des investisseurs issus de 5 pays européens

Les investisseurs de Look&Fin, qui sont "plusieurs milliers" d'après le fondateur, sont pour 40% belges, pour 30% français et pour 30% répartis entre les Pays-Bas, le Luxembourg et la Suisse. Ce sont majoritairement des particuliers contrairement à d'autres plateformes de crowdlending comme October qui font de plus en plus appel à des investisseurs institutionnels. "Nous pensons que c'est une de nos forces car avoir une communauté de particuliers permet de ne pas être dépendant d'un nombre limité d'investisseurs", estime le CEO de la plateforme.

Les prêteurs ont le choix entre deux produits : le premier qui offre entre 5 et 10% de rendement par an et le deuxième, 100% assuré, dont le rendement se situe entre 2 et 4%. Pour ce dernier, en cas de défaut de paiement, le prêteur est indemnisé par l'assureur (en l'occurrence le néerlandais Atradius). "Ce produit permet de répondre aux besoins des particuliers qui recherchent un placement sûr. C'est un peu une alternative au Livret A mais avec moins de liquidité", souligne Frédéric Lévy Morelle.

La levée de fonds va également permettre à Look&Fin de recruter une vingtaine de personnes dans les 12 à 24 mois, principalement des analystes et des commerciaux. Aujourd'hui, la société compte une trentaine de salariés répartis entre Bruxelles, Levallois Perret et Malaga. Les commerciaux auront pour principale mission de renforcer tous les canaux d'acquisition (web, vente directe et indirecte). Look&Fin est également en discussion avec de potentiels partenaires pour commercialiser son produit. La fintech réfléchit à ouvrir de nouveaux marchés mais n'en fait pas une priorité. "Il ne faut pas sous-estimer la difficulté d'aller à l'étranger. On n'exporte pas un produit mais un service avec des particularités propres à chaque pays. Tout ce qui est de l'ordre de la comptabilité, la fiscalité ou encore le pricing est différent d'un pays à l'autre en Europe", concède le CEO. Etranger ou pas, Look&Fin, compte financer 1 000 PME pour un total de 300 millions d'euros sur les trois prochaines années.